Devant le siège du parlement, des ONG battent le pavé en faveur de la liberté de la presse


M.S
Vendredi 20 Novembre 2009

Militants des droits humains, journalistes et jeunes associatifs engagés se sont rassemblés, lundi 17 novembre devant le Parlement, et ont organisé un sit-in pacifique pour dénoncer les dernières violations du droit d’expression et de la presse au Maroc. Plusieurs organisations de la société civile ont assisté à ce sit-in et mobilisé leurs militants afin d’exprimer leur refus des condamnations des journalistes et organismes de presse ayant lieu au Maroc.
Des dizaines de jeunes de l’Association Mouvement Nouvel Horizon (MNH) ont porté des brassards et collé des croix rouges sur leurs bouches en observant le silence au lieu de scander les slogans. Hassan Benzalla, membre du Conseil des adhérents, souligne que « c’est une façon d’exprimer notre solidarité avec les journalistes interdits au droit d’expression et la diffusion de l’information ». De son côté, Najib Nmila, du bureau exécutif, a signalé à Libé que son association soutient la liberté de la presse, de pensée et de l’expression libre. Il a ajouté qu’il est « humiliant que les incarcérations des journalistes existent toujours au Maroc de 2009 ».
Par ailleurs, un communiqué de presse du bureau exécutif du Mouvement Nouvel Horizon, Association des jeunes des quartiers populaires, affirme la volonté de la jeunesse marocaine « de lutter contre les atteintes graves en matière du droit de l’expression et d’opinion ». Le même communiqué ajoute que « les journalistes doivent, de leur côté, respecter la déontologie de la presse, et ne doivent pas être influés par des courants de pression afin de garder leur indépendance au niveau de l’information ».
De son côté, l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) était présente à ce sit-in. Sa présidente Khadija Riyadi, a souligné que cette mobilisation vient confirmer la solidarité de l’AMDH avec les journalistes incarcérés et les journaux qu’on vient de censurer et que la liberté d’expression est un droit sacré qu’il faut préserver.
Dans le même cadre, les participants avec d’autres acteurs associatifs, des partisans et des journalistes se sont dirigés à 18 heures vers le siège du Club des avocats à Rabat où s’est tenue une conférence organisée par l’AMDH. Le thème choisi est «La continuité de la lutte de l’AMDH et des autres ONG engagées pour la liberté d’expression et de la presse et la démocratisation des médias publics ».
Mustapha Eznaidi, journaliste au quotidien Bayan Al Yaoum, a souligné qu’il y a un grave problème au niveau de l’apport et de la subvention de l’Etat pour la presse. Il a relevé qu’il y a un lobbying financier qui oriente et décide de la ligne éditoriale de la presse privée au Maroc. De plus, « il y a des critères qui ne sont pas clairs par rapport à la distribution de l’aide publique affectée à la presse », annonce-t-il.
Pour Ali Anouzla, directeur d’Al Jarida Al Oula, « aujourd’hui le Maroc connaît une reconstitution du champ de sa presse que les autorités et les décideurs veulent muscler». Il a constaté que « l’information est un droit de tous les citoyens, et ce sont ces citoyens qui doivent lutter pour le protéger. On assiste à une série de procès, fermetures des journaux et condamnation des journalistes». De plus, il a précisé que la liberté de presse et d’opinion est une question qui devrait préoccuper toutes les potentialités de la société marocaine, ajoutant que « l’Etat s’oriente vers la mise en place d’un Etat de siège non-déclaré sur la presse et l’opinion. Il y a de plus en plus de lignes rouges qui dépassent la loi de la presse ».
Enfin, Mohamed El Aouni, journaliste de la RTM, a affirmé que le champ médiatique marocain connaît une véritable crise menaçant la liberté d’expression. « Il y a une offensive sans précédent contre la presse ; les médias audio-visuels sont de plus en plus dominés par les pouvoirs publics», soutient-il.


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