
Interrogée sur son «état d’esprit», elle n’a pas répondu mais s’est arrêtée quelques secondes pour les photographes. Mme Lagarde, ministre de l’Economie de 2007 à 2011 pendant la présidence de Nicolas Sarkozy, a déjà été entendue pendant 12 heures jeudi sur son choix de recourir à cette époque à un arbitrage privé pour solder un vieux contentieux entre la banque Crédit lyonnais et Bernard Tapie sur le rachat d’Adidas, qui a permis à celui-ci de recevoir 400 millions d’euros en 2008.
Les magistrats de la Cour de justice de la République, instance compétente pour juger les infractions commises par des ministres dans l’exercice de leurs fonctions, pourraient décider, après cette audition, de mettre en examen (inculper) Christine Lagarde pour «complicité de faux et de détournement de fonds publics».Une inculpation fragiliserait considérablement la position de celle qui a succédé en juillet 2011 à la tête du FMI à son compatriote Dominique Strauss-Kahn, contraint à la démission après le scandale du Sofitel à New York.
La patronne du FMI se présente vendredi à cette nouvelle journée d’audition forte du soutien de son conseil d’administration et du Premier ministre de l’époque, François Fillon.
Le conseil d’administration du FMI «a été informé de cette affaire, y compris récemment, et continue d’exprimer sa confiance dans les capacités de la directrice générale à assumer efficacement ses fonctions», a dit jeudi un porte-parole.
L’ancienne ministre a toujours justifié l’arbitrage par la volonté de mettre fin à une procédure, selon elle, longue et coûteuse. Elle avait démenti avoir agi sur ordre de Nicolas Sarkozy, qui aurait voulu ainsi obtenir le soutien de Bernard Tapie, ex-ministre de gauche dans les années 1990 et ex-président du club de football de Marseille (sud), champion d’Europe en 1993.