Deux réalisateurs marocains de Molenbeek pour diriger “Bad Boys III”

“Un jour, on fera un film de science-fiction, et on enverra des Marocains dans l’espace”


Mehdi Ouassat
Jeudi 24 Mai 2018

Le troisième opus de la saga connaitra le retour de Martin Lawrence et Will Smith

Quinze ans après la sortie de «Bad Boys II», le troisième opus de la célèbre saga avec Will Smith et Martin Lawrence sortira en janvier 2020. En développement depuis une dizaine d’années, ce nouveau long-métrage intitulé «Bad Boys for Life» devait à l’origine être réalisé par Joe Carnahan et sortir en 2017 mais le choix est finalement tombé sur les réalisateurs maroco-belges Adil El Arbi et Bilal Fallah, auteurs de plusieurs films d’action musclés en Belgique. Ce troisième épisode qui sera tourné dans les quartiers sensibles de Miami et produit par Jerry Bruckheimer connaîtra bien entendu le retour de Martin Lawrence et Will Smith dans les rôles des policiers Marcus Burnett et Mike Lowrey. Sorti en 1995, le premier «Bad Boys», réalisé par Michael Bay, avait rencontré un succès mondial, récoltant 144 millions de dollars. Dix ans plus tard, le second volet avait généré 273 millions de dollars.
Les réalisateurs Adil El Arbi et Bilal Fallah se sont rencontrés sur les bancs de l’école de cinéma de Bruxelles et depuis ils ne se sont plus jamais quittés. «On s’est rencontrés à l’école de cinéma, c’était une école avec que des blancs et Adil était le seul Marocain alors ça a cliqué tout de suite ; on était comme des frères ; on formait un gang», explique Bilal Fallah dans entretien accordé au site spécialisé «Ecranlarge». «En même temps, on était les seuls qui voulaient faire du cinéma hollywoodien, à l’école ce n’était pas vraiment quelque chose de positif parce qu’ils aimaient plus les films d’Haneke, de François Truffaut. C’est du cinéma qu’on aime bien mais ce n’est pas celui qu’on veut faire. Nous, c’est plus Jurassic Park, Spielberg, Scorsese… De là, on a fait notre court-métrage et chaque fois qu’il faisait un film, j’étais avec lui. A un moment c’est devenu organique : on travaille ensemble, on fait des films ensemble», précise-t-il. Adil El Arbi souligne, pour sa part, qu’ils ont également profité de l’absence de diversité dans le cinéma belge où il n’y a pas vraiment d’allochtones pour pouvoir attirer des gens qui voulaient entendre leurs histoires. «On a donc utilisé notre origine comme un atout, on a pu faire des sketchs pour une petite chaîne en Flandres et on a directement fait un long métrage avec le budget d’un court-métrage. On avait gagné un prix qui était normalement destiné à faire un court métrage professionnel, mais nous on a utilisé la thune pour faire un film», dit-il.
Concernant les genres de films préférés par les deux réalisateurs, Adil explique qu’ils aiment faire «des films où la ville est le personnage principal mais on n’a pas les budgets américains pour bloquer une rue. Si on veut avoir la ville comme décor, ben, faut aller tourner dans les rues. Faut utiliser l’environnement, ce qui aide aussi à avoir cette atmosphère vivante et urbaine de nos films». «On a grandi avec les films de Scorsese et Spike Lee qui se passent à New-York et quelque part, on veut essayer d’avoir notre version de New-York mais en Belgique. C’est un énorme challenge d’avoir un petit budget et d’essayer d’en faire un grand film. D’être créatif en fait», note le jeune réalisateur, avant d’ajouter: «En Belgique, il n’y a pas d’argent, mais au moins on fait ce qu’on veut : Parler des quartiers». «Mais un jour, on changera de spécialité et on fera un film de science-fiction, où on enverra des Marocains dans l’espace».


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