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Des milliards dépensés pour rien


R.A
Mardi 4 Janvier 2011

L'adage dit : «A quoi sert-il de courir, si on est sur un mauvais chemin?» Le problème n'aurait pas dû avoir lieu, si les officiels de Mohammedia avaient bien étudié leurs actions de lutte contre les inondations. Surtout qu'une importante enveloppe budgétaire a été allouée à cet effet par le ministère de l'Intérieur, le secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement, le Conseil de la région du Grand Casablanca, la commune urbaine de Casablanca et certaines sociétés locales, telles la Samir et la Lydec.
Quelque 688,928 millions DH ont été alloués à la réalisation de 11 projets pour la protection de la ville contre les inondations, dont 35,4 MDH destinés au financement des projets d'accompagnement : entre autres, la mise en place depuis 2004 de canaux d'assainissement sur une longueur de 1.000 mètres et une superficie de 120 m2 avec une enveloppe de 70 MDH. Ces projets concernent également la réalisation d'ouvrages pour protéger le boulevard Sidi Mohamed Ben Abdellah sur une longueur de 1.600 mètres (4,18 MDH) dont les travaux ont été achevés en 2003 et le boulevard Chefchaouni ainsi que Douar El Haj, respectivement d'une longueur de 150 mètres (273 MDH) et 200 mètres (425 MDH). D'après une note d'information de la province de Mohammedia, rendue publique au moment de l'inauguration de ces chantiers, la construction du barrage Boukarkour sur l'Oued El Maleh d'une capacité de 57 millions m3, qui s'est achevée en avril 2005, a coûté quelque 336 MDH. La construction du barrage Hassar sur l'un des versants d'Oued El Maleh dans la commune de Chellalates sur une superficie de plus de 30 Km2, a, pour sa part, coûté 10 MDH. Celui-ci porte sur la construction du barrage El Maleh d'une capacité de 110 millions m3 avec un budget de 160 MDH.  Contrainte de la menace des inondations, la raffinerie locale Samir a participé à ce grand chantier qui a fait tant de tapage médiatique et dont la réalisation n'a pas pu réduire la menace qui persiste au moment des pluies. La Samir a investi en 2003 plus de 12 MDH pour la mise en place d'une digue de 1.800m en plus d'un ouvrage de protection pétrolière d'une longueur de 1.200 mètres (7,5 MDH). Notons, selon les chiffres officiels, qu'une autre digue a été également construite pour protéger le site du golf royal sur une longueur de 1.800 mètres avec une enveloppe de 2,65 MdH. L'aménagement du Lac Aïn Tekki pour la protection de la zone est de la ville des inondations a été réalisé avec un coût de 1,55 MDH. D'autres investissements s'ajoutent également à la lourde facture des autorités compétentes : 14 MDH pour la reconstruction du pont Blondin, 400.000 DH pour le renforcement du pont portugais, 1 MDH pour la construction du canal de délestage d'Oued El Maleh sur une longueur de 2.000 mètres.  Et pour le relogement des familles sinistrées, qui vivent toujours sur les lieux depuis cette date, les officiels affirment avoir investi à cette époque plus de 20 MDH.
Après 7 ans de ce vaste chantier tant médiatisé, les questions qui surgissent avec les dernières inondations sont d'une extrême importance : Qui est responsable de ce gaspillage des fonds publics? Est-ce les autorités publiques ou le maître d'ouvrage? Pourquoi ce gaspillage? Qui protège cet abus flagrant dont les citoyens paient la lourde facture? Pourquoi ce silence autour de cette calamité et la souffrance de milliers de citoyens las des promesses des officiels qui les ont installés sur les lieux à des fins politiques ? Jusqu'à quand nos responsables continueront-ils à pratiquer la politique de l'autruche à chaque catastrophe ? N'y a-t-il pas de responsable capable d'assumer ses responsabilités ? Des questions qui n'auront jamais de réponses. Surtout que, depuis les dernières pluies, les langues se sont tues.  Hélas, les responsables de la ville de Mohammedia ont d'autres préoccupations que les misères des citoyens et leur calvaire quotidien. Ils proclament, légifèrent et considèrent qu'ils ont bel et bien réformé telle ou telle partie de la société. Mais tout cela ne tarde pas à s'évaporer à l'approche de l'été où tout le monde se veut traiteur et organisateur du grand festival de la ville qui dure, unique en son genre, plus de 30 jours. Il suffit de se rappeler la fameuse idée du nouveau président du conseil de la ville qui a entamé  son exercice l'an dernier par une série de dimanches mensuels sans voitures. Une idée qui a coûté des millions sans le moindre objectif. Ce qui prouve que la politique de gaspillage des fonds publics est le seul souci des responsables. Et quand il s'agit de subvenir aux besoins d'une catégorie sociale démunie, ils ne sont jamais là. Ne serait-ce que pour les soutenir moralement. Ils l'auraient certainement fait si les inondations avaient coïncidé avec l'une des campagnes électorales au cours desquelles les candidats distribuent promesses et présents. Ils organisent même des mariages et des funérailles. Il leur arrive même de se bagarrer pour ce bénévolat. A vrai dire l'absurdité n'a pas de limites dans cette ville devenue par la force des choses un petit patelin poussiéreux qui n'attire plus que les candidats aux visées politiciennes. Ces derniers, une fois enrichis et placés à la tête du conseil, renient vite leurs promesses et principes. 


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