Des insurgés ont pris mardi le contrôle de Mossoul, la deuxième ville d'Irak, ont affirmé des responsables, un coup majeur porté aux autorités qui semblent incapables de stopper les avancées des rebelles.
Des centaines d'hommes armés ont lancé dans la nuit un nouvel assaut contre Mossoul, la capitale du Nord située à quelque 350 km de Bagdad, et ont réussi, après des combats avec l'armée et la police, de prendre le contrôle du siège du gouverneur, des prisons et des télévisions, avant la chute entière de la ville, ont-ils précisé.
Selon un correspondant de l'AFP sur place, les forces de sécurité ont abandonné leurs véhicules alors que des postes de police ont été incendiés.
"La cité de Mossoul échappe désormais au contrôle de l'Etat et elle est aux mains des insurgés", a indiqué un responsable du ministère de l'Intérieur.
Des assauts avaient été lancés la semaine dernière contre la ville de Mossoul, théâtre ces derniers jours de combats sanglants.
Il s'agit de la deuxième cité du pays tombée entièrement aux mains des insurgés après celle de Fallouja, à l'ouest de Bagdad en janvier. Les rebelles tiennent également une partie de la ville de Ramadi, voisine de Fallouja.
Au moins 35 personnes ont été tuées en Irak lundi dont 28 dans un double attentat dans le nord du pays, où les attaques de jihadistes se sont multipliées ces derniers jours, soulignant l'impuissance des forces de sécurité.
L'Irak renoue avec les niveaux des violences de 2008, quand le pays sortait à peine d'un conflit confessionnel ayant fait des dizaines de milliers de morts, après l'invasion américaine de 2003. L'explosion d'une bombe suivie d'un attentat suicide au camion piégé a fait 28 morts et 148 blessés à Touz Khourmatou (nord).
Le double attentat visait un point de contrôle de la police près du siège local de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), le parti du président irakien Jalal Talabani, selon un responsable local, Shallal Abdoul, qui a précisé que les dégâts étaient "importants".
Un autre attentat suicide à la voiture piégée contre un point de contrôle de l'armée a tué deux soldats et en a blessé cinq à Baqouba, au nord de Bagdad, tandis que deux personnes sont mortes dans des attaques dans la capitale, selon des responsables.
A Mossoul enfin, à 300 km au nord de Bagdad, l'explosion d'un camion-citerne piégé près d'une position de l'armée a tué trois soldats et en a blessé 13 autres, selon un lieutenant-colonel de police et un employé de la morgue. La veille, 18 personnes avaient été tuées dans un double attentat près des locaux de l'UPK et d'un bâtiment des services de renseignements à Jalawla, au nord de Bagdad.
Une voiture piégée avait d'abord explosé, puis un kamikaze avait fait détoner sa charge dans les locaux de la formation kurde.