Des artistes et des cinéastes pleurent le départ du “Maestro ”


Libé
Vendredi 18 Décembre 2020

Des artistes et des cinéastes pleurent le départ du “Maestro ”
Décédé dans la nuit de mardi au mercredi à l’âge de 73 des suites de sa contamination à la Covid-19, Noureddine Saïl, journaliste et critique de cinéma de la première heure, a laissé derrière lui une vague de chagrin et de tristesse parmi ses proches et sa famille artistique qui pleurent la perte d’un “Maestro” et d’un “symbole de la culture cinématographique au Maroc”, qui a tiré sa révérence sans crier gare. Les amis du défunt, attristés par la départ inattendu de l’ancien directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), n’ont trouvé de consolation que de se remémorer les valeurs d’honnêteté, d’intégrité, de compétence et de dévouement qu’il a léguées, marquant à jamais l’industrie cinématographique marocaine et la mémoire collective des Marocains.

Les premiers témoignages ont été portés par l’épouse du défunt, Nadia Larguet, qui a pleuré un “grand cinéphile, amoureux de l’Afrique comme personne...”. Noureddine Saïl, a-t-elle écrit sur son compte Facebook, “c’était la simplicité, le courage et l’intégrité. Cet homme en avance sur son temps était exceptionnellement brillant”. Le cinéaste Abdeslam Kelai s’est dit chagriné par la disparition “soudaine” de Noureddine “comme un soleil dans les soirées pluvieuses”, voyant en lui un homme paré de la “noblesse des chevaliers”, “un grand sage”, et un “ami”. De son côté, le réalisateur et critique de cinéma, Abdelilah Jaouhari, a affirmé que la disparition de ce “symbole de la culture du cinéma au Maroc”, laissera un vide dans la scène artistique du 7e art dans le Royaume, en raison de sa position et de son rôle dans la promotion et l’ancrage de la culture du cinéma au Maroc. La grande tristesse engendrée par la disparition de Saïl est due à son rôle d’éducateur et de parrain des talents artistiques et cinématographiques.

C’est ce qu’a exprimé le réalisateur Azelarab Alaoui, pleurant la perte du champ cinématographique africain avec la mort d’un grand professeur, “qui a supervisé mon projet doctoral à une étape précoce, et m’a été un solide soutien”.

Pour sa part, le réalisateur Mohamed Mouftakir a exprimé, dans un long message, sa peine pour la perte de Saïl, évoquant le tournant qu’a pris sa vie rien qu’en écoutant le défunt “parler à la radio de quelques chose que je ne connaissais pas bien à l’époque et qu’on appelait communément « La critique »”. “Grâce à ce monsieur et rien qu’en l’écoutant parler de cinéma que j’ai décidé un jour, moi cet incognito, de devenir cinéaste (...) il restera toujours gravé dans nos réflexions, dans nos cœurs et dans nos esprits”.

Pour le critique de cinéma Said Mezouari, la seule consolation suite à la perte du “Maestro” est que chacun d’entre nous a gardé en lui un peu du défunt et “c’est ce qui est précisément le signe d’un grand homme”.

Dans le monde de la musique, la soprano Samira Kadiri a dit vivre le décès du “philosophe du cinéma” comme un “départ brusque”, et “une perte pour la scène culturelle et cinématographique marocaine, arabe et africaine”.


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