
Le train, qui roulait beaucoup trop vite à l’entrée d’un courbe dangereuse, «a freiné trop tard», titrait vendredi le journal El Pais, l’enquête semblant s’orienter vers une possible insuffisance du système de freinage. Le train «roulait à grande vitesse sur un tronçon sans sécurité pour la grande vitesse», écrivait lui aussi El Mundo.
L’accident s’est produit mercredi à 20H42 (18H42 GMT) alors que le train venant de Madrid abordait un virage très serré, appelé A Grandeira, à environ quatre kilomètres de la gare de Saint-Jacques de Compostelle.
Le convoi, un train traditionnel, circulait à ce moment-là sur une ligne à grande vitesse, mais sur un tronçon où la vitesse est limitée à 80 kilomètres heure.
«Les systèmes d’alerte de la voie ferrée ont sauté en repérant que Francisco José Garzon Amo, le chauffeur du train Alvia, circulait à 190 kilomètres heure alors qu’il n’aurait pas dû dépasser les 80», écrivait vendredi El Pais, qui avait la veille révélé des extraits d’une conversation par radio entre le chauffeur et la gare juste avant et après l’accident.
Une brève vidéo diffusée jeudi par un média Internet a montré un train fou surgissant à grande vitesse sur la voie à l’entrée de la courbe, puis sortant des rails et se couchant sur le côté.
«L’alarme, comme l’a reconnu le conducteur lui-même, s’est allumée sur le tableau de bord et il a essayé de freiner, sans pouvoir empêcher la tragédie», ajoute le journal.
Le conducteur, âgé de 52 ans, travaille depuis 30 ans à la Renfe, la compagnie publique des chemins de fer espagnols, et depuis 2000 comme conducteur.
Légèrement blessé dans l’accident, l’homme a été placé sous surveillance policière à l’hôpital et doit être entendu par les enquêteurs.
«Je devais aller à 80 et je vais à 190», a lancé le chauffeur, selon l’enregistrement de cette liaison radio qui, selon El Pais, a été transmise au juge chargé de l’enquête.