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Les témoignages des jeunes présents sur les lieux au moment de l’intervention de la police qui exécutait un avis d’évacuation sur ordre du président du tribunal de première instance, ont affirmé que ladite intervention avait été précédée par des mouvements des éléments de la police judiciaire qu’ils ont qualifiés de provocations contre le groupe qui était en sit - in sur le toit de l’ANAPEC. Par la suite, précisent les mêmes témoins, il y a eu une intervention massive et musclée des forces de l’ordre la nuit du mercredi 12 octobre 2011. A cet effet, il y a eu des incidents entre policiers et quatre manifestants, ce qui a donné lieu à la chute mortelle de la victime. Tandis que trois autres éléments ont été arrêtés et relâchés sur un terrain nu au nord de la ville.
Le procureur du Roi a ordonné une autopsie pour déterminer les causes du décès et définir les responsabilités dans cette affaire, tandis que la wilaya de Doukkala-Abda a diffusé un communiqué citant la version officielle de l’intervention des forces de l’ordre qui, à en croire le communiqué, tentaient d’empêcher l’un des protestataires d’attenter à sa vie.
Certains activistes des droits de l’Homme, ont remis sur le tapis la question de la torture et de l’abus de pouvoir à Safi. D’après eux, aucune suite n’a été donnée jusqu’à présent aux plaintes adressées au Conseil national des droits de l’Homme, et aux différentes commissions d’enquête qui ont visité la ville depuis la mort de Kamal Laamari, qui était un membre actif du Mouvement du 20 février.
«Ce qui rend le contexte plus tendu et conflictuel à Safi, c’est incontestablement la question de l’impunité dont jouissent plusieurs responsables sécuritaires directement impliqués dans des affaires d’abus de pouvoir », nous a déclaré un militant politique non sans amertume.
A signaler que le Mouvement du 20 février a organisé une marche pacifique vers le siège de la sûreté nationale pour demander l’ouverture d’une enquête transparente afin que les vrais responsables rendent compte de leurs bavures. Le nom du chef de la police judicaire, cité à plusieurs reprises par les médias et dans les rapports des commissions d’enquête, a été scandé par la foule qui demandait justice.