Les quatre membres de la commission ont rencontré mardi le secrétaire-général de l'Onu Ban Ki-moon. Dans un communiqué, les Nations unies précisent que l'enquête «n'aura pas pour but de définir les responsabilités pénales individuelles» mais d'«examiner et identifier les faits, les circonstances et le contexte de l'incident».
Pour sa part, le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Gaby Ashkenazi, a justifié, mercredi 11 août lors de sa déposition devant une commission d'enquête israélienne, les tirs du commando israélien qui a tué neuf passagers turcs de la flottille d'aide pour Gaza le 31 mai.
«Nos soldats ont ouvert le feu de façon justifiée, en tirant vers ceux pour qui c'était nécessaire et en ne tirant pas vers ceux pour qui ce n'était pas nécessaire», a affirmé le général Ashkenazi. «L'opération était mesurée et justifiée. Les soldats ont fait preuve de sang froid et de courage. La vie des membres du commando était en danger, ils ont agi de façon exceptionnelle», a souligné le chef d'état-major.
Le général Ashkenazi est le troisième haut responsable, après le chef du gouvernement, Benyamin Nétanyahou, et le ministre de la défense, Ehoud Barak, à comparaître devant cette commission depuis lundi.
«Il n'y a jamais de renseignements parfaits avant une opération, et une opération ne se déroule presque jamais exactement comme prévu. La différence entre un succès et une complication est aussi fine qu'un cheveu», a également admis le général.
Le général Ashkenazi avait été plus critique dans ses déclarations figurant dans un rapport interne de l'armée israélienne rendu en partie public le 12 juillet. «Ni moi ni l'équipe d'experts n'avons découvert des omissions ou des négligences, mais des erreurs ont été identifiées, qui doivent être corrigées à l'avenir», avait admis à l'époque le chef d'état major.
Lors de l'assaut lancé le 31 mai contre les navires de la flottille humanitaire partie de Turquie et qui tentait de forcer le blocus naval illégal imposé à la bande de Gaza, l'armée israélienne avait abattu neuf militants turcs.
Dans ce cadre, le ministre turc des Affaires étrangère, Ahmed Davutoglu a déclaré mardi qu’Israël doit assumer seul la responsabilité de la mort des neufs militants turcs abattus fin mai par ses fusiliers marins à bord d'une flottille d'aide qui cinglait vers Gaza.
Cet abordage sanglant, qui a mis à mal les rapports étroits entretenus par Israël et la Turquie, a suscité un tollé dans le monde et abouti à la mise sur pied de la commission d'enquête de l'Onu.
Une enquête militaire israélienne, dont les conclusions ont été tournées en dérision par Ankara, a disculpé les assaillants et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis en cause lundi la Turquie devant une autre commission, civile cette fois.
Le chef de la diplomatie turque a affirmé qu'Israël avait noué 15 jours avant le drame «des contacts avec le gouvernement turc au plus haut niveau pour éviter un affrontement avec la flottille», mais que la Turquie n'avait «pas considéré contraire à ses intérêt la perspective d'un affrontement entre des militants turcs et Israël».
Ahmed Davutoglu a répliqué qu'Israël devait assumer ses actes. «Israël a tué des civils et doit assumer la responsabilité de l'avoir fait», a-t-il réagi aux propos de Netanyahu et Barak.
«Personne d'autre ne peut être tenu pour responsable du meurtre de civils dans les eaux internationales», a déclaré Davutoglu à la presse. «La Turquie n'est aucunement responsable de l'attaque de la flottille.»
Ankara a rappelé son ambassadeur à Tel Aviv et vainement exigé des excuses d'Israël après ce drame.