Les parties au conflit au Soudan du Sud ont entamé vendredi à Addis Abeba des négociations sur un cessez-le-feu pour mettre un terme à près de trois semaines de combats, a annoncé le ministère éthiopien des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Les négociations ont commencé", entre des émissaires du président Salva Kiir et de son rival et chef de la rébellion, l'ex- vice président Riek Machar, a déclaré le ministère. Les deux parties rencontrent des représentants des pays de la région. Des pourparlers directs débuteraient au plus tôt samedi.
L'Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement en Afrique de l'Est), qui chapeaute les discussions, "s'est engagée à soutenir (les négociations) par tous les moyens possibles", ajoute le texte.
Les équipes de négociation des deux camps avaient commencé à arriver mercredi dans l'hôtel de la capitale éthiopienne où doivent se tenir les discussions mais le début des pourparlers avait été retardé, en attendant que les délégations soient complètes.
"Tous les membres des équipes de négociation du gouvernement et de l'opposition du Soudan du Sud sont arrivés", a précisé le ministère éthiopien des Affaires étrangères.
Les pourparlers visent à mettre fin à un conflit qui a déjà fait des milliers de morts en près de trois semaines dans ce pays indépendant depuis 2011 seulement. Les troupes rebelles sont notamment actives dans le Nord, région pétrolière, et dans l'Est.
Les combats ont commencé le 15 décembre, quand M. Kiir a accusé M. Machar -limogé de son poste en juillet 2013- d'avoir tenté un coup d'Etat.
M. Machar a rejeté cette accusation, accusant en retour le président d'avoir voulu éliminer ses rivaux.
Les organisations humanitaires ont dénoncé une aggravation de la situation des civils.
Par ailleurs, l'ambassadrice des Etats-Unis à Juba, capitale du Soudan du Sud, a annoncé jeudi une nouvelle évacuation de personnel du pays en proie depuis trois semaines à de violents combats entre le gouvernement et les forces rebelles.
Un message d'urgence pour les ressortissants américains publié sur le site Internet de l'ambassade explique cette décision par la détérioration des conditions de sécurité.
Un vol d'évacuation organisé par le département d'Etat américain est prévu dans la journée.
"Nous ne suspendons pas nos opérations. Nous réduisons simplement notre présence", a déclaré l'ambassadrice.
Jeudi, l'armée sud-soudanaise (SPLA) a déclaré faire marche en direction de la ville de Bor, contrôlée par les partisans de l'ex-vice-président Riek Machar, alors même que des représentants des deux camps devaient rencontrer un médiateur à Addis-Abeba pour négocier un arrêt des combats.
Les combats, qui ont fait plus de mille morts et près de 200.000 déplacés en près de trois semaines.