Déboires et revers en série pour le Polisario


Libé
Dimanche 3 Janvier 2021

Déboires et revers en série pour le Polisario
En mal de légitimité, de légalité et de reconnaissance sur les scènes continentale et internationale, le Polisario a collectionné, en 2020, les revers, au même rythme que la diplomatie marocaine multipliait les percées et les triomphes. Entre gel ou retrait de reconnaissance (80% des pays qui soutenaient le Polisario lui ont retiré leur reconnaissance), ouverture de représentations diplomatiques dans les provinces du Sud du Royaume et, tout récemment, le soutien quasi planétaire à l’opération des Forces Armées Royales à El Guerguarat pour rétablir et sécuriser la circulation des biens et des personnes, les miliciens créés soutenus, hébergés et armés par Alger ont subi un nombre important d'échecs.

Au crépuscule de l'année 2020, presqu’une vingtaine de pays ont inauguré des représentations diplomatiques à Dakhla ou Laâyoune, dont une dizaine en moins de deux mois. A court d’arguments, et voyant leur thèse anéantie, le Polisario et son maître algérien ne cessaient de «minimiser» les faits, en avançant des théories aussi saugrenues qu’infondées, selon lesquelles «ce ne sont que de petits pays, pauvres et dans le besoin, qui ouvraient des consulats dans les provinces du Sud moyennant des paiements en nature ou en investissements marocains». Mais les faits et la réalité sur le terrain ont vite fait de s’imposer tout au long des mois de novembre et décembre.

D’abord, ce furent les Emirats arabes unis, premier pays arabe et certainement pas le dernier, à ouvrir un consulat à Dakhla, suivis, un mois plus tard, par les Etats-Unis d’Amérique qui, par la voix du président Donald Trump, ont reconnu la pleine souveraineté du Maroc sur l’ensemble de la région du Sahara, et acté cette reconnaissance par un pas pratique, à savoir l’ouverture d’un consulat général à Dakhla, dont les travaux de mise en place ont d’ores et déjà été lancés. En aucune manière, le Maroc ne pourrait donc être accusé d’"avoir acheté" les EAU ou les USA avec de l’argent ou des investissements, car il s'agit bel et bien là de l’un des pays les plus riches du Golfe et de la première puissance mondiale. L’eurodéputé allemand Joachim Schuster, l’un des «soutiens traditionnels» en Europe du Polisario, a vite compris que la cause qu’il ne cessait de défendre était perdue. Il a fini par lâcher ses protégés en démissionnant de la présidence du soi-disant «Intergroupe du Sahara occidental», en raison de la violation du cessez-le-feu par le Polisario.

Dans sa lettre de démission adressée à ses collègues députés européens, il a clairement indiqué que «la violation par le Polisario du cessez-le-feu est une grave erreur stratégique». Et d’ajouter : «Je ne vois pas comment cela pourrait contribuer à promouvoir une solution pacifique au conflit. J’y vois plutôt une escalade à même d’exacerber de manière considérable ce différend. Je ne pense pas que cela sert les intérêts de la population sahraouie», a-t-il estimé. Cette succession d’événements a totalement terrassé les dirigeants du Polisario et leur parrain algérien qui est au bord du gouffre du fait de la chute vertigineuse des prix du pétrole, principale source de ses revenus, et en proie à une crise interne exacerbée par la banqueroute qui menace le pays et la colère qui gronde au sein de la population. 

Du côté de Tindouf, la pilule est amère et ne passe toujours pas. Bien au contraire, elle semble faire perdre la raison aux principaux dirigeants du Polisario qui, pour calmer les esprits des populations, font des déclarations saugrenues dénuées de toute cohérence. Ne sachant plus à quel saint se vouer, de hauts responsables du Polisario ont, tour à tour, menacé d’expulser le Maroc de l’organisation de l’Union africaine, réclamé la nomination d'un nouvel envoyé du Secrétaire général de l'ONU au Sahara, considéré que la présence de celui-ci n’est pas nécessaire à la reprise des négociations, étant un simple médiateur et même exigé la reconnaissance par le Maroc de la prétendue RASD en faisant mine d'ignorer que nul pays au monde n'a jamais négocié ce qui lui appartient avec des pantins à la solde des ennemis de son intégrité territoriale.

Ahmadou El-Katab.


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