
Le candidat républicain s’est attaqué agressivement, dès les premières minutes de ce débat d’une heure et demie, au bilan économique du président sortant, se disant «inquiet que le chemin que nous suivons actuellement ne soit pas le bon».
«Nous savons que l’actuel chemin que nous suivons ne marche pas, et nous avons besoin, par conséquent, de suivre une nouvelle voie», a martelé l’ancien gouverneur du Massachussetts, qui a maintenu un ton agressif tout au long du débat, cherchant visiblement à marquer des points et forcer un tournant dans la campagne électorale.
«Le président (Obama) a une vision très similaire à celle qu’il avait, il y a quatre ans, celle d’un gouvernement plus important, avec plus de dépenses, plus d’impôts et de régulations», a-t-il encore asséné.
Barack Obama, qui a maintenu un ton calme tout au long du débat mais semblait irrité par moment et sombrant parfois dans des détails techniques, a tenu à défendre son bilan et ses actions depuis sa prise de fonction en 2009, arguant avoir hérité d’une situation économique difficile aggravée par un déficit fédéral de 1.000 milliards de dollars.
Romney a toutefois continué, chiffres à l’appui, ses critiques du bilan économique de M. Obama, affirmant que sous sa présidence 23 millions d’Américains sont au chômage et que la croissance économique est toujours en baisse.
Sur la question du déficit fédéral, le candidat républicain a estimé qu’il s’agit d’une «obligation morale» que de réduire ce déficit, affirmant que l’Amérique ne pourra continuer de dépenser plus qu’elle ne peut se permettre.
Romney a ainsi promis une véritable cure de rigueur, s’il est élu président, en vue de rationaliser le fonctionnement du gouvernement fédéral et l’élimination de certains programmes sociaux, comme la réforme phare de l’assurance maladie du président Obama, qu’il a promis de révoquer.
Ce premier face-à-face de 90 minutes, modéré Jim Lehrer, journaliste vétéran et présentateur vedette de l’émission «News Hour» sur la chaîne PBS, a été retransmis en direct par les principales chaînes de télévision américaines et suivi par plusieurs dizaines de millions d’Américains.
Les thématiques des questions débattues ont été fixées par la Commission indépendante sur les débats présidentiels, qui a retenu pour le premier débat de Denver les thèmes de l’économie, de l’assurance maladie, et du rôle du gouvernement et de la gouvernance.
Les thématiques de la sécurité nationale et de la politique étrangère sont ainsi laissées pour les deux autres débats présidentiels prévus respectivement le 16 octobre à Hofstra University, dans l’Etat de New York, et le 22 octobre à l’Université de Boca Raton, en Floride.
Les colistiers des deux candidats à la présidentielle, à savoir le démocrate Joe Biden et le républicain Paul Ryan, devront également participer à un débat vice-présidentiel qui se tiendra le 11 octobre à Danville, dans l’Etat du Kentucky.