Débat à Fès sur “les civilisations entre choc et dialogue dans les médias”


Libé
Dimanche 9 Janvier 2022

Des chercheurs, des intellectuels et des universitaires ont pris part, samedi à Fès, à un colloque au cours duquel ils ont débattu des concepts du dialogue et du choc des civilisations dans leur rapport avec les médias.

Intervenant lors de cette rencontre, organisée par la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) sous le thème "Entre dialogue et choc des civilisations: l'attisement des conflits, deviendra-t-il un fonds de commerce pour les médias?", le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Abdallah Boussouf, s'est attardé sur les problématiques liées au rôle des médias dans les conflits relatifs au dialogue des civilisations.

M. Boussouf a mis en avant la place de choix qu'occupe la ville de Fès, particulièrement l'université Al Qaraouiyine dans le dialogue des civilisations et le rapprochement des cultures, rappelant que cette université a permis d'assurer une stabilité religieuse et politique dont jouit le Maroc jusqu'à aujourd'hui grâce à la formation des plus grands noms du mouvement national et de la majorité des ouléma marocains.

Il a estimé que le développement des médias a été lié aux conflits, passant en revue, dans ce sens, plusieurs étapes historiques de cette relation entre médias et conflits notamment l'évolution de la radio lors de la Seconde Guerre mondiale et sa capacité à outrepasser les frontières de l'ennemi via les ondes qu'elle diffuse, ainsi que les chaînes de télévision dans la préparation et l'attisement des esprits pour justifier les escalades des conflits.

Le secrétaire général du CCME a, de même, tenu à souligner que ce ne sont pas les médias objectifs et respectueux de la déontologie et de l'éthique de la profession qui attisent les conflits, les divisions et les guerres. Ce rôle relève, at-il expliqué, des médias soumis à des agendas politiques et financiers.

De son côté, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a souligné, dans une allocution lue en son nom, que le Maroc veille à créer un terrain juridique et réglementaire garantissant une pratique médiatique saine et à l'abri du discours de la haine et de la violence.

Il a été procédé, a-t-il fait observer, au renforcement de la prévention de ce type de discours à travers la mise en place de mécanismes combinant la bonne pratique médiatique et le respect de la déontologie et de l'éthique de la profession, à même de permettre aux médias de ne plus s'ériger en outil de propagation de la haine et de l'intolérance.

Pour sa part, le secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Oulemas, Ahmed Abbadi, a souligné que l'établissement d'un dialogue entre les civilisations passe nécessairement par l'instauration de bonnes pratiques locales pour qu'elles soient sources d'inspiration. Et M. Abbadi de conclure en mettant l'accent sur l'importance du dialogue en tant que nécessité fonctionnelle qui est de nature à avoir des retombées positives générales et pour tous.


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