M. Azoulay a confié qu'il n'a aucun problème à affirmer sa différence qu’il revendique et affirme. Cette revendication, a-t-il précisé, est nécessaire parce qu'« il y a certaines parties qui ne résistent pas à la confisquer » et puis surtout, parce qu’« on n'a pas fait ce qu'il fallait pour que les nouvelles générations soient informées, éduquées et conscientes de cette différence ».
Le conseiller de SM le Roi a expliqué : « Nous sommes dans une période d'archaïsme, de danger et de régression. Une époque où on ose parler de choc des civilisations, de confrontation des religions et de rupture. On a pris nos religions en otage avec des frontières infranchissables. On est d'un côté ou de l'autre ».
André Azoulay a, par ailleurs, avancé que chaque Marocain doit être conscient et responsable de la richesse et de la diversité de son identité, parce que « le Marocain quand il assume et revendique son histoire, quand il refuse que son identité soit fragmentée, que sa mémoire soit imputée, que son histoire soit mutilée, ce Marocain-là, ancré dans son identité et sa nationalité, est aujourd'hui le meilleur exemple de l'universalité ».
L'intervenant a conclu en adressant un message à l'auditoire : « N'acceptez jamais que votre histoire, votre tradition, votre mémoire soient confisquées ou que vous en soyez privés».
De son côté, Mohamed Berrada, président du Centre Links, a ouvert son allocution par une interrogation : “Qu'est-ce que l'identité ? Selon lui, une identité est l'ensemble des éléments à la fois objectifs et subjectifs, qui font l'objet d'un récit, d'une présentation de soi, d'un sentiment de continuité. C'est une «machine à fabriquer l'unité grâce au récit qui permet d'articuler ce qui apparaît comme divisé », a-t-il précisé. Mais cette notion d'identité est raccordée à un autre concept, celui du territoire, un espace rêvé, imaginé, qui est fait de nostalgie et de volonté.
Le président du Centre Links a ajouté qu'une identité n'est jamais immuable. Elle bouge, se modifie, évolue, quête à dire qu'une identité n'existe pas, a-t-il noté. Il s'agit toujours d'une construction d'identité, d'un processus permanent de composition et de recomposition.
Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, a indiqué pour sa part, que cette notion d'identité constitue un défi que le Maroc doit relever, notamment avec l'élargissement de cette identité au-delà de ses frontières et son détachement progressif de son territoire. «Aujourd'hui on a près de 3 millions et demi de Marocains à l'étranger qui sont en train de s’intégrer dans les pays de résidence et qui ne sont plus que des Marocains. Ils sont de plus en plus des binationaux avec des identités des pays d'accueil », a-t-il expliqué. Pour El Yazami, cette dualité d'appartenance constitue une opportunité et un défi, car il faut réfléchir sur les modes d'entretenir des liens entre le Maroc et sa diaspora, sans tomber dans le piège de penser en termes d'une identité figée et d’œuvrer pour le maintien, le développement et la refondation de ces liens, en pensant notamment à l'inclusion du patrimoine culturel que le Maroc doit transmettre.