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Propriétaire d’un bout de terrain de près de 3000m² dont les deux tiers réservés à une faune où cohabitent eucalyptus, citronniers, figuiers et quelques oliviers, une mère de trois enfants se remémore le jour où une peur bleue l’a submergée. « Un de mes fils regardait par la fenêtre lorsqu’il est tombé nez à nez avec un serpent d’au moins 1 mètre qui tentait de se frayer un chemin à travers la moustiquaire », se remémore-telle avec effroi. « De tout temps, il y a eu des serpents dans le jardin. Mais ils ne s’approchaient jamais à ce point de la maison », nous explique l’enfant en question. Pour la maman, nul doute que la multiplication des chantiers immobiliers n’est pas étrangère à cette tentative d’intrusion. «Tout a commencé lorsque nous avons découvert dans la maison une araignée grosse comme la paume de la main, moins de 48 heures après le début du chantier qui se trouve à une vingtaine de mètres d’ici ».
Après cet épisode, autant vous dire que les petits-déjeuners familiaux au milieu du jardin n’avaient plus le même effet apaisant, surtout en été « C’est plutôt angoissant. On n’ose plus sortir de la maison quand il fait chaud », nous confie notre interlocutrice qui a enduit tout autour de la maison de l'huile de cade pour éloigner les curieux reptiliens qui partent souvent à l’aventure pour cause de déshydratation. Les points d’eau étant de plus en plus rares. Nous sommes donc loin de l’image du serpent dont la seule intention est de mordre pour tuer. Déjà parce que cela n’a jamais été leur intention et puis car il s’agit uniquement de couleuvres, inoffensives pour l’homme. Et enfin, quoi qu’on en dise, ces espèces à sang froid sont dans leur droit. De tout temps, il s’agit de leur territoire.
Bref, à l’instar des zoonoses qui se sont multipliées à cause de l’expansion de l’agriculture et des chantiers immobiliers, le nouveau coronavirus faisant foi, la promiscuité entre l’homme et les serpents est inéluctable mais pas sans risque. Certes, au Maroc, seuls le cobra et les vipères représentent un réel danger pour l’homme. Mais à force de s’accaparer et piétiner leur territoire, les accidents se multiplient fatalement.
Si le Centre anti-poison et de pharmacovigilance du Maroc a fait état de 89 morsures en moyenne par an durant la période 1992-2007, 350 morsures ont été recensées rien que pour l’année 2018. Mais en parallèle, les progrès de la science ont permis de diminuer drastiquement le taux de létalité. Il est passé de 8,9% en 2011 à 1,7% en 2018. Le Dr. Naoual Oukkache fait partie de ces héros de l’ombre qui œuvrent pour qu’il n’y ait plus de victimes de morsures de serpent estimées à 5,4 millions aux quatre coins de la planète, dont 2,5 millions d'envenimations, qui conduisent à environ 125.000 décès.
Dans son laboratoire Venoms et Toxines qu’elle dirige à l’Institut Pasteur de Casablanca, Naoual Oukkache cultive l’espoir d’un taux de létalité et un nombre de défigurations plus bas que jamais. Un espoir qui prend forme à travers le développement d’un nouveau type d’antivenin contre les molécules responsables de la mortalité.
Cette année, les organisateurs de la Journée mondiale contre les morsures des serpents (ISBAD), célébrée le 19 septembre, ont choisi les femmes expertes à travers le monde comme égéries du lancement de la campagne de sensibilisation "WOMEN CHAMPIONS OF SNAKEBITE". Naoual Ouakkache en fait bien évidemment partie. A la voir sourire avec un serpent autour du cou, on comprend instantanément la passion qui anime le Dr. Oukkache. Et elle n’est pas la seule. Sur le continent africain, plusieurs autres femmes étaient à l’honneur en cette journée du 19 septembre dont Thea Litschka-Koen et Winnie Bore, respectivement présidente et fondatrice de la Swaziland Antivenom Foundation à Simunye, Eswatini, et SNABIRC KENYA, basée à Nairobi.
Chady Chaabi