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Dans ses différentes plaidoiries défendant ses clients parmi les personnes arrêtées sur fond d’événements politique ou social, il arguait souvent que les forces de l’ordre dispersaient violemment les manifestants sans respecter la loi, notamment les trois sommations par voie de mégaphone effectuées par un agent drapé d’un ruban de couleur.
Mais, une fois ministre, Mustapha Ramid se met plutôt à justifier les interventions violentes et les actes illégaux. A aucun moment lors des opérations de dispersion des manifestants à Taza, il n’a été question de respecter les alertes de sommation comme stipulé par la loi et défendu par Me Ramid à maintes reprises. Pourtant, le ministre préfère parler plutôt de la crainte que l’Etat perde de sa «force morale» qu’il nomme par la classique notion de «hiba», tout comme le faisaient les adeptes de l’approche sécuritaire d’antan et d’aujourd’hui.
Les déclarations des victimes des événements de Taza le citent nommément. Ils préféraient du moins l’entendre, lui le défenseur des droits et des libertés, faire la part des choses et défendre leur dignité bafouée. Pas un mot. L’omerta qu’observe Ramid s’étend aux arrestations des jeunes du 20 février à Taza.
Et enfin, dans l’affaire Benallou, l’ex-directeur de l’Office national des aéroports (ONDA), il annonce, en guise de commentaire sur la décision de la Cour d’appel de Casablanca, de poursuivre Abdelhanine Benallou en état d’arrestation, que c’est l’ex-ministre de la Justice Mohamed Naciri qui avait soumis le dossier au procureur général près la Cour d’appel de Casablanca. Mohamed Naciri argue qu’il n’a fait que son travail, Me Ramid doit faire le sien. Il doit assurer les conditions d’un procès équitable et soumettre les autres dossiers relatifs à la dilapidation ou détournement des deniers publics à la justice. Seule issue de sortir de ce paradoxe mortel.