
Les résolutions du conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye « n'ont pas autorisé, avec raison, une armée d'invasion », a rappelé David Cameron lors d'un entretien accordé à la radio BBC Scotland.
« Ce n'est pas ce que nous voulons, ce n'est pas ce que veulent les Libyens, ce n'est pas ce que veut le monde », a martelé le chef du gouvernement britannique.
L'OTAN et ses alliés doivent donc «augmenter la pression» sans déployer de troupes au sol, a souligné David Cameron. De nouvelles sanctions devraient être envisagées, y compris sur les revenus du pétrole, a-t-il plaidé.
La France et l'Italie ont annoncé mercredi, après les Britanniques, l'envoi en Libye de conseillers militaires auprès de la rébellion, alors que les insurgés de la ville de Misrata, où tout commence à manquer, demandaient un déploiement de troupes au sol.
Le président du Conseil national de transition (CNT), Moustapha Abdeljalil, reçu à Paris, a plaidé en faveur d'une « intensification» « des frappes, notamment à Misrata, «où la situation est très grave», selon lui.
Navi Pillay, Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, a condamné l'utilisation de bombes à sous-munitions dans cette ville, évoquant «des crimes internationaux».
Vivres, médicaments et services commencent à manquer à Misrata: des queues se forment devant les boulangeries, où le pain se fait de plus en plus rare, et devant les stations-service. Nouri Abdallah Abdoullati, l'un des chefs insurgés de la ville, avait demandé mardi soir l'envoi de soldats français et britanniques sur la base de principes «humanitaires». «Il s'agit d'une situation de vie ou de mort», avait-il affirmé.
Mais le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est déclaré «tout à fait hostile» à l'éventualité d'une intervention au sol et selon l'Elysée, le CNT «n'a pas du tout de revendications sur des troupes au sol». En revanche, quelques officiers français effectuent une mission pour conseiller le CNT. «Il y a des éléments militaires qui sont avec notre représentant diplomatique auprès du CNT» à Benghazi, fief de l'opposition dans l'Est libyen, a déclaré le président français Nicolas Sarkozy après avoir reçu M. Abdeljalil, qui a promis d'établir un «Etat démocratique».
Cette assistance n'a cependant «absolument rien à voir avec l'envoi de troupes» au sol, a insisté M. Sarkozy.
Rome a également annoncé mercredi l'envoi de dix instructeurs militaires à Benghazi, à l'instar de Londres mardi. «Il faut entraîner les rebelles», a déclaré le ministre italien de la Défense, Ignazio La Russa.
Le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Laabidi, avait déploré mardi l'envoi de conseillers militaires, affirmant qu'une telle initiative «prolongerait» le conflit.
Le président Barack Obama «soutient» la décision des alliés d'envoyer des conseillers militaires et «pense qu'elle va aider l'opposition», a indiqué la Maison Blanche, en précisant que Washington n'entendait pas non plus déployer de troupes au sol.
La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a explicitement exclu que les Etats-Unis envoient des conseillers militaires en Libye.
Dans une lettre envoyée au Congrès, M. Obama a dit vouloir fournir pour 25 millions de dollars d'équipements «non-létaux» aux rebelles, sous forme par exemple de médicaments, de gilets pare-balles ou de radios.
Le Premier ministre britannique David Cameron a souligné «l'importance de mettre sous une pression militaire et diplomatique constante» le colonel Kadhafi, lors d'entretiens téléphoniques avec M. Obama, avec le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi et avec celui du Qatar Hamad bin Jassim.