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Pourtant, c’est par pur hasard que ce réalisateur a intégré le domaine du cinéma. Et comme il aime à le répéter, le cinéma l’attendait au tournant . “Alors que je préparais mon doctorat, je me suis rendu à une exposition de photographies et j’étais conquis par la magie de l’image. C’est là où j’ai décidé de m’adonner à la photo à titre personnel pour mémoriser des moments avec la famille et les amis. Et quand j’ai montré mes premières photos au directeur de l’Ecole supérieure du cinéma de Paris, il y a trouvé un côté cinématographique, une certaine profondeur que je n’avais pas décelée. Après, il m’a invité à suivre une formation dans un atelier à Paris et c’était le point de départ”.
Daoud Oulad Sayed réalise actuellement un nouveau film qui ne devrait pas beaucoup changer en comparaison avec ses précédents films. D’ailleurs, quand on lui demande s’il ne craint pas de tomber dans une certaine monotonie, il s’en défend en disant que même si les films pourraient se ressembler en apparence, il y a toujours une grande différence en citant l’exemple de peintres comme Picasso, qui, dit-il, “change d’un tableau à l’autre tout en sauvegardant son style particulier”.
En tout cas, le style de Daoud Oulad Sayed est fait de beauté et d’esthétique au niveau de l’image notamment, et de beaucoup d’originalité thématique. Ces deux derniers films “En attendant Pasolini” et “La Mosquée” en disent long sur sa conception et son approche des sujets complexes qui véhiculent beaucoup de sentiments de joie, de frustration et aussi d’interrogations. Mais sa frustration à lui, c’est ce phénomène de fermeture des salles de cinéma, à contre-courant du développement que connaît le 7ème art au Maroc. “Il n’est pas normal, estime-t-il, qu’on arrive à produire une vingtaine de films par an et qu’on encourage les réalisateurs à travers le Fonds de soutien du CCM, alors que les salles de projection se font de plus en plus rares”.