Selon les quotidiens Al-Qabas et Al-Seyassah, les ministres des Affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se sont rencontrés en marge de la réunion ministérielle de la Ligue arabe dimanche au Caire et ont décidé le retrait collectif de leurs observateurs mais sans avancer de date.
«Les pays du CCG s’orientent vers un retrait collectif de leurs observateurs, pour ne pas être de faux témoins des crimes commis contre les civils en Syrie», écrit Al-Qabas.
L’Arabie Saoudite, chef de file du CCG, a décidé dimanche de retirer ses observateurs de la mission arabe en Syrie, très controversée. Le CCG compte aussi parmi ses membres Bahreïn, les Emirats arabes unis, Koweït, Oman et le Qatar. L’Arabie Saoudite a pris cette décision «car le gouvernement syrien n’a respecté aucune des clauses» du plan arabe de sortie de crise prévoyant la fin des violences notamment, avait indiqué dimanche au Caire son ministre des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal. Selon Al-Qabas, les monarchies du CCG prendront part à une délégation arabe de haut niveau qui doit se rendre à Moscou pour lui demander de changer sa position favorable au régime du président Bachar al-Assad.
Par ailleurs, Georges Sabra, l’une des figures de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, a quitté la Syrie et se trouve désormais en France, d’où il affirme que «le peuple syrien mérite d’être protégé par l’ONU», dans un entretien au quotidien Libération.
«Mon parti m’a envoyé ici pour aider le CNS (Conseil national syrien), pour qu’on travaille en équipe», a déclaré ce chrétien de 64 ans, dirigeant du Parti du peuple démocratique. Le président du CNS, organisation considérée comme la plus représentative de l’opposition syrienne, «est un homme parfait, mais c’est un universitaire, pas un politique», poursuit-il. «Et il n’a pas l’habitude de travailler avec les autres. Nous devons renouveler la façon dont nous prenons nos décisions et régler les problèmes», a-t-il dit.
Déjà emprisonné sous le régime d’Hafez al-Assad, père de l’actuel président, Georges Sabra avait été arrêté en juillet dernier, environ quatre mois après le début de la révolte contre le régime de Damas. Il avait été libéré à la mi-septembre. Depuis, l’opposant dit avoir vécu dans la clandestinité et être sorti de Syrie avec l’aide de la France. «Quitter la Syrie n’a pas été facile. Je suis passé par la Jordanie, mais une demi-heure avant et après mon passage, il y avait des tirs à cet endroit. En plus, depuis 1979, le régime m’avait privé de papiers. Heureusement, l’ambassade de France m’a beaucoup aidé», a-t-il indiqué.