
La Ligue appelle aussi à la poursuite des discussions avec l’ONU pour le renforcement des «capacités techniques» de ses observateurs.
Le Premier ministre du Qatar, Cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani, qui présidait la rencontre, a déclaré à la presse que le rapport montrait «que les meurtres ont diminué», mais, a-t-il ajouté, «un seul mort est un mort de trop».
«Nous espérons que le gouvernement syrien prendra des mesures décisives pour arrêter l’effusion de sang. La Syrie doit être forte et prendre une décision historique», a-t-il dit. Le responsable qatari a ajouté que la Ligue espérait augmenter le nombre des observateurs sur le terrain à quelque 300.
Ce rapport intervient alors que les appels se sont multipliés pour que le dossier syrien soit transféré à l’ONU.
L’opposition syrienne a ainsi accusé les observateurs d’être «manipulés» par le régime du président Bachar al-Assad et la Ligue de s’être montrée incapable de faire cesser les violences. Les premiers observateurs ont entamé leur mission le 26 décembre.
La Syrie est en proie depuis la mi-mars à un mouvement de contestation réprimé dans le sang, qui tend à se transformer en conflit armé entre l’armée et des soldats dissidents ayant notamment rejoint l’»Armée syrienne libre».
Dans la nuit de samedi à dimanche, de violents affrontements ont opposé des soldats et des déserteurs dans le village de Basr al-Harir, dans la province de Deraa (sud), faisant 11 morts dans les rangs de l’armée régulière, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Par ailleurs, au moins treize civils ont été tués dimanche par les tirs des forces du régime, dont dix dans la province de Homs, haut lieu de la contestation, toujours selon l’OSDH.
Depuis plus de neuf mois, la répression de la révolte a fait plus de 5.000 morts, selon une estimation de l’ONU en décembre, et samedi, 21 civils, dont quatre manifestants pro-Assad, ont encore péri. Vendredi, un nouvel attentat dans le centre de Damas avait aussi fait 26 morts.
Le général Dabi, dont la nomination fait polémique car il a dirigé un temps au Soudan les forces nordistes pendant la guerre civile avec le Sud, avant d’être impliqué dans le conflit au Darfour, a estimé dans le journal britannique The Observer qu’il était trop tôt pour juger sa mission.
«C’est la première fois que la Ligue organise une telle mission. Et elle vient juste de commencer, donc je n’ai pas encore eu le temps de me faire une opinion», a-t-il déclaré.
La Ligue arabe a récemment reconnu des «erreurs» mais a défendu la mission, assurant qu’elle avait permis la libération de détenus et le retrait des chars des villes, des affirmations contestées par les militants pro-démocratie.
L’opposition syrienne a pour sa part qualifié cette mission d’»échec» et appelé l’ONU à intervenir.
Dans le même temps, en signe des liens solides entre Damas et Moscou, une flotte russe composée de navires de guerre, de sous-marins, d’avions de combats, d’hélicoptères et plusieurs systèmes de missiles anti-aériens, a accosté dans la base navale de Tartous en Syrie, a annoncé l’agence syrienne Sana.