
Prévue mercredi en fin d'après-midi, la réunion entre les dirigeants des partis politiques autour du président Karolos Papoulias a été repoussée à jeudi matin à 08h00 GMT, a annoncé la présidence.
En annonçant sa démission, George Papandréou n'a pas cité le nom de son successeur.
"Je souhaite le succès au nouveau Premier ministre et, évidemment, au nouveau gouvernement. Je serai à leurs côtés et les soutiendrai de toutes mes forces", a-t-il déclaré lors d’une allocution télévisée.
"Je suis fier de voir que, malgré les difficultés, nous avons évité au pays la faillite (...) Aujourd'hui, malgré nos divergences politiques et sociales qui existent toujours, nous avons mis de côté les désaccords et les conflits stériles", a-t-il ajouté.
Le chef de gouvernement sortant a par ailleurs assuré que la Grèce appliquerait les mesures réclamées par l'Union européenne dans le cadre du plan d'aide et qu'elle ferait le nécessaire pour se maintenir dans la zone euro.
La rue grecque ne cachait pas mercredi son exaspération devant la lenteur des discussions sur la constitution du gouvernement d'union, dont le principe a été approuvé dimanche soir par le Pasok et Nouvelle Démocratie.
"Trouvez une solution!", titrait en "une" le quotidien Ethnos au troisième jour d'intenses négociations.
Le nouveau gouvernement est appelé à diriger le pays jusqu'aux élections anticipées de février prochain. Cette "coalition des cent jours" devra obtenir l'aval du Parlement sur le plan de sauvetage de 130 milliards d'euros élaboré par l'Union européenne.
Signe de l'impatience des partenaires européens, qui ont suspendu l'aide financière à Athènes jusqu'au retour de la stabilité politique, George Papandréou s'était entretenu avec le président français Nicolas Sarkozy dans la matinée pour faire un point sur l'avancée des discussions.
Les négociations ont marqué le pas en raison de querelles intestines au sein de Nouvelle Démocratie. Selon des sources politiques, certains élus de ND accuseraient Antonis Samaras, chef de file du parti, de faire trop de concessions, notamment en effectuant un virage à 180° sur l'acceptation des mesures d'austérité assorties au plan de sauvetage financier.
Les tractations visant à désigner un nouveau Premier ministre suscitent l'impatience de l'Union européenne qui a demandé mardi à la Grèce de s'engager par écrit à mettre en oeuvre le plan de sauvetage européen.
Athènes a besoin de la sixième tranche de l'aide promise par le Fonds monétaire international (FMI) et l'Union européenne sous peine de se retrouver en situation de faillite en décembre.
A l'issue d'une réunion de l'Eurogroupe, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, a jugé "essentiel que le nouveau gouvernement prenne des engagements clairs, par écrit, envers le programme UE-FMI et l'ensemble des éléments inclus dans le deuxième plan (d'aide)".
La Grèce, dont une part importante de la dette arrive à échéance en décembre, est menacée de faillite si elle n'obtient pas l'aide promise par ses partenaires. Pour les pays de la zone euro, c'est sa crédibilité face aux marchés financiers internationaux qui est en question.
Depuis deux ans, l'UE est à la peine face aux problèmes de la Grèce, qui ne compte pourtant que pour une part infime du PIB total de la zone euro (environ 2,5%). Les doutes s'amplifient sur ce qu'il adviendrait si des économies beaucoup plus solides basculaient à leur tour, comme l'Italie ou l'Espagne.