«Al-Qaïda a pris le contrôle de la ville de Radah (130 km au sud-ouest de Sanaa) et y est devenue la force dominante», a déclaré à l’AFP ce responsable de la province de Bayda dont fait partie Radah.
C’est la première fois que le réseau Al-Qaïda, implanté dans le sud et l’est du Yémen, prend le contrôle d’une ville aussi proche de la capitale Sanaa qui est à deux heures de route de Radah.
Le responsable a indiqué que les forces gouvernementales s’étaient retirées vers leurs bases et que les combattants extrémistes les avaient remplacées sur les barrages de contrôle de Radah.
Les militants d’Al-Qaïda ont pris d’assaut la prison de la ville, libérant plus d’une centaine de détenus, dont des membres d’Al-Qaïda, selon des sources tribales. Ils ont également pris le contrôle du quartier général de la police. Le réseau islamiste a mis à profit l’affaiblissement du pouvoir central à Sanaa, confronté depuis janvier à une révolte populaire contre le président Ali Abdallah Saleh, pour renforcer sa présence dans le sud et l’est du Yémen.
Ses hommes contrôlent notamment Zinjibar, capitale de la province sudiste d’Abyane, et des localités de cette province et de celle de Chabwa. Les violences se sont accentuées lors des derniers jours dans plusieurs régions du pays. Vingt-cinq personnes ont été tuées dans des affrontements ce week-end entre tribus et rebelles zaïdites chiites dans le nord-ouest du Yémen. Selon un porte-parole salafiste, au moins quatre Français, quatre Russes, deux Américains et un Britannique venus étudier dans une école religieuse ont été tués dans les combats ces derniers mois.
Ces affrontements se déroulent dans la province de Hajja, dans le nord-ouest du pays, a déclaré dimanche un responsable local, précisant que 10 combattants des tribus de la région et 15 membres de la rébellion zaïdite avaient été tués au cours du week-end.
Des affrontements dans cette même province entre des salafistes appuyés par les tribus et des combattants zaïdites avaient déjà fait 20 morts. Un porte-parole des salafistes a affirmé dimanche qu’au moins 32 étrangers avaient été tués depuis la mi-octobre, date des premiers affrontements à Dammaj, dans la banlieue sud de Saada, place forte des rebelles zaïdites. Selon ce porte-parole, «au moins quatre Russes, quatre Français, cinq Indonésiens et un Indien» parmi les étudiants de l’école ont été tués dans les combats récents. De plus, un Britannique, deux Américains, un Ethiopien, un Malaisien et 13 ressortissants de pays arabes ont péri dans d’autres combats.