«La Chine s’oppose à ce qu’une loi nationale prévale sur les règlements internationaux et impose des sanctions unilatérales à d’autres pays», a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, en réponse à une question sur cette loi promulguée samedi par Barack Obama. Les nouvelles mesures prévoient d’autoriser le président américain à geler les avoirs de toute institution financière étrangère qui commercerait avec la Banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole. L’Union européenne réfléchit parallèlement à un possible embargo sur le pétrole iranien.
La tension est actuellement très vive au moment où Téhéran vient de tester lundi de nouveaux missiles dans la région du détroit d’Ormuz et a menacé de fermer ce détroit par où transite 35% du trafic pétrolier maritime mondial, en cas de nouvelles sanctions internationales. Soutien traditionnel de l’Iran, la Chine —qui y achète beaucoup de pétrole— est devenue son premier partenaire commercial avec des échanges bilatéraux de 30 milliards de dollars, contre seulement 400 millions il y a 15 ans.
«La Chine a des échanges économiques et énergétiques ouverts et transparents avec l’Iran, et ces échanges ne violent pas les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et ne portent pas atteinte à des intérêts tiers», a encore affirmé mercredi M. Hong. Les sanctions frappant l’Iran ont permis aux sociétés chinoises d’accroître largement leur présence dans ce pays. Pékin répète souvent qu’il est opposé à l’usage de la force ou aux menaces d’usage de la force contre Téhéran. Les négociations nucléaires entre l’Iran et les grandes puissances sont interrompues depuis un an. Après huit ans d’enquête sur l’Iran, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a publié un rapport évoquant une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien.
Pour sa part, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu devait se rendre mercredi en Iran en visite de travail pour évoquer le dossier nucléaire controversé de ce pays voisin et des questions régionales, notamment la crise syrienne, a annoncé son ministère.»Les parties procéderont à un échange de vues sur des sujets d’actualité tels que le programme nucléaire de l’Iran ainsi que les développements en Syrie et en Irak», précise un communiqué. M. Davutoglu, dont le pays avait joué les médiateurs entre les grandes puissances occidentales et Téhéran sur le dossier nucléaire d’Iran, doit rentrer ce jeudi à Ankara.