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“Quand on aime, on ne compte pas”, dirait l’autre. Cet adage revêt tout son sens dans ce contexte. “Pour voir réussir mes enfants, je suis prête à tout” avoue cette maman et d’ajouter qu’elle est allée jusqu’à contracter un prêt bancaire afin de couvrir les frais engendrés. Il faut savoir que les prix plombent sérieusement les budgets des parents. Ils varient selon les matières et le système d'enseignement, marocain ou mission française. A titre d’exemple, les cours de mathématiques et de physique varient entre 100 et 150 DH/heure pour le système marocain et entre 200 à 250 DH/heure pour le type «mission française”.
Quant aux classes préparatoires, elles s’accaparent la part du lion avec des prix allant jusqu’à 400 ou 500 DH/heure. Il faut rappeler que la moyenne par semaine est de 2 heures. Un petit calcul est vite fait. Ce phénomène ne fait que maintenir et exacerber les inégalités sociales, car les familles aux hauts revenus pourront s’offrir évidemment plus de cours et de meilleure qualité.
C’est devenu une activité florissante au point que les instituts qui y sont dédiés poussent comme des champignons. “Depuis l’ouverture de notre institut en 2005, le nombre d’inscrits a pratiquement doublé”, nous a confié le responsable d’un institut de soutien scolaire à Rabat et d’ajouter : “Le taux de réussite des élèves ayant bénéficié de nos cours pour les préparer aux concours avoisine les 70%. Un grand choix s’offre aux élèves : cours à domicile, à l’institut, en groupe. C’est parfois une solution pour sortir du chômage. Le cas de cet enseignant, une fois diplômé, il a galéré pour trouver un emploi et c’est tout naturellement qu’il s’est dirigé vers cette filière. Il semble en tirer beaucoup de satisfaction, matériellement parlant.
Par ailleurs, certains sites électroniques y afférents usent de termes tels que forfaits, packs prépayés à croire qu’il s’agit d’un produit commercial. D’aucuns le considèrent bien comme tel, la vocation pédagogique est loin d’être mise à l’avant !
Pour sa part, Internet regorge d’annonces de particuliers pour des cours de soutien, promettant toutes des résultats performants. C’est vraiment l’embarras du choix.
Tout cela fait désordre d’autant plus que côté officiel, les données ne sont pas rassurantes. Qu’en est-il réellement ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces établissements de soutien scolaire exercent dans une anarchie totale. “La direction chargée de l’enseignement privé et préscolaire au ministère n’a jamais délivré d’autorisation à ces centres de soutien pédagogique et leur contrôle par les délégations et les académies reste impossible. Nous n’avons aucun droit de regard sur elles mais cela va bientôt changer », a affirmé à Libé, par bigophone interposé, le directeur du département chargé de l’enseignement privé au ministère de l’Education nationale. Et d’ajouter que cette anarchie cessera incessamment avec la mise en application par la Direction de l’enseignement privé d’un cahier des charges et une note réglementant le secteur.
Il faut rappeler que le Maroc n’est pas le seul à ne pas encadrer totalement ce secteur. En France, 80% des activités de cet enseignement relèvent de l’économie souterraine. Toutefois, la partie déclarée représente un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros et bénéficie de mesures fiscales avantageuses, donnant droit à une réduction ou un crédit d'impôt (foyers non imposables) égale à 50% de la facture réglée à l'entreprise prestataire.