"Nous regrettons et condamnons avec force le coup d'Etat au Mali", a déclaré Mme Ashton avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE sur la situation au Mali et dans le reste du Sahel.
"Nous espérons que l'ordre constitutionnel sera restauré très rapidement, ainsi que l'Etat de droit", a-t-elle ajouté.
Au moins trois personnes ont été tuées lors du coup d'Etat contre le président Amadou Toumani Touré, annoncé par des militaires qui ont fermé les frontières et décrété un couvre-feu nocturne, suscitant une vague de condamnations à l'étranger.
Le ministre danois des Affaires étrangères, Villy Sovndal, dont le pays préside l'UE ce semestre, a insisté vendredi sur "la nécessité pour l'Europe d'être présente au Sahel", en raison de "l'instabilité de la région".
Les ministres réunis à Bruxelles devraient donner leur feu vert à un projet de mission de l'UE "visant à accroître les capacités de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, en ciblant initialement le Niger", selon un responsable européen.
Cette opération, initiée dans le cadre du Concept de gestion de crises de l'UE, comprend une assistance et la formation des forces de sécurité, en particulier des gendarmes, et devrait débuter avant l'été.
Le Niger, la Mauritanie, l'Algérie et le Mali sont confrontés à une insécurité croissante liée aux activités d'Aqmi (attaques, enlèvements, trafics divers), de la rébellion touareg et d'autres groupes criminels, ainsi qu'à l'afflux d'armes issues du conflit libyen. Au total 12 Européens, dont six Français, sont retenus au Sahel par Aqmi et un groupe dissident.
La Commission européenne avait décidé en février de porter à 123,5 millions d'euros son aide destinée aux quelque 12 millions de personnes menacées par la famine au Sahel.