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Conseil régional de l'Ordre des architectes de Tensift : Les hommes de l'art débattent de la gouvernance locale et de l'urbanisme


M.R
Mardi 20 Octobre 2009

Plusieurs architectes affiliés au Conseil régional de l'Ordre de Tensift ainsi que des experts, des élus locaux et des acteurs de la société civile, se sont réunis récemment à Marrakech dans le cadre d'un diner-débat pour discuter d'un thème d'actualité, à savoir « La gouvernance locale et urbanisme, cas de la ville de Marrakech ».
Ce rendez-vous s'inscrit dans le cadre de la stratégie du Conseil régional de l'Ordre des architectes de Tensift visant l'instauration d'une plateforme de débats autour de questions importantes ayant trait à la gestion de l'espace urbain de Marrakech et son insertion dans le développement durable, notamment devant l'extension urbanistique effrénée que la ville ocre ne cesse de connaître de manière permanente.
Dans son discours, le président du Conseil régional de l'Ordre des architectes de Tensift,  Jawad El Basri, a rappelé que ces dernières années, l'une des principales transformations des sociétés a été la remise en cause du monopole étatique : la transformation rapide de l'espace politique, la montée en puissance des revendications des associations d'habitants, l'influence croissante du monde économique et le rôle de plus en plus important de la société civile ont favorisé une nouvelle approche des institutions et des relations sociales.
Et de poursuivre que « les autorités politiques se retrouvent donc concurrencées dans l'exercice de leurs pouvoirs traditionnels », estimant que « la gouvernance est alors,  en particulier depuis quelques années, évoquée comme symptôme, mais aussi comme remède à cette mise en cause des bases traditionnelles du pouvoir politique ».
Cette gouvernance est en vogue aussi bien chez les chercheurs que les politiques. C'est ainsi qu'on parle de « gouvernance nationale », de « gouvernance mondiale » de « gouvernance urbaine », locale, autant de termes que l'on rencontre souvent sans savoir de quoi il est vraiment question, a expliqué M. El Basri. En fait, la gouvernance relève de plusieurs domaines des sciences sociales, notamment les sciences économique et politique. Se référant globalement à l'exercice du pouvoir, le terme de gouvernance désigne aussi bien le domaine de la firme que celui de l'Etat, non seulement l'action des organes exécutifs, mais aussi des assemblées et des instances de jugement.
Quant à sa définition générale, M. El Basri a fait savoir que le professeur de sciences politiques, le Britannique Gerry Stocker, la définit comme suit : « La gouvernance fait intervenir un ensemble complexe d'acteurs et d'institutions qui n'appartiennent pas tous à la sphère du gouvernement; elle traduit une interdépendance entre les pouvoirs et les institutions associées à l'action collective. La gouvernance fait intervenir des réseaux d'acteurs autonomes et part du principe qu'il est possible d'agir sans s'en remettre au pouvoir de l'Etat ».
Concernant la gouvernance urbaine, M. El Basri n'a pas manqué d'affirmer que les définitions sont nombreuses et variées, notant que celle donnée par Georges Cavalier paraît claire et pertinente : « La gouvernance urbaine c'est finalement la capacité et la coresponsabilité du projet, la possibilité d'établir un cadre collectif d'action solidaire, de réflexion stratégique reliant les principaux acteurs autour du niveau de décision politique. A chaque niveau, le partenariat doit pouvoir se concrétiser autour d'une stratégie commune d'un cadre collectif d'intervention, donnant du sens à l'action urbaine, d'un projet suffisamment mobilisateur pour motiver toutes les parties concernées ».
Ces deux définitions qui, d'ailleurs, instaurent un contexte de travail complexe avec une multitude d'enjeux, suscite autant de questions, entre autres, quels sont les domaines d'application de la gouvernance urbaine ? Qui doit la piloter ? Faut-il un service spécifique pour la gouvernance urbaine ?, s’est-il interrogé.     Les autres intervenants n'ont pas hésité à souligner que malgré le développement urbanistique enregistré au niveau national généralement et à Marrakech en particulier, sa gestion se heurte à un certain nombre de difficultés, telles que la prolifération de l'habitat insalubre, ou encore le non respect des critères urbanistiques, lesquels ont caractérisé l'architecture marocaine depuis des siècles.
Une telle situation peut s'expliquer, en outre, par la multiplicité des intervenants dans ce domaine et surtout par l'absence d'une bonne gouvernance locale. Selon eux, seule une bonne gouvernance locale en matière de gestion de l'espace urbain sera en mesure de permettre la réalisation du développement architectural escompté, lequel doit tenir compte des différents aspects techniques et sociaux, ou encore ceux liés à la qualité et au divertissement.
Ils se sont dits également en faveur de l'élaboration d'un plan directeur et d'un plan d'aménagement, tout en exploitant, de manière rationnelle, la fourchette foncière et ce, en vue d'une gestion efficiente de la ville et de créer des villes structurées et aptes à répondre aux attentes et aux aspirations des populations locales.
Afin que toutes les villes du Royaume puissent devenir plus concurrentielles à l'échelle internationale, les participants ont exprimé la nécessité d'accentuer les efforts de tous pour la remise à niveau de l'espace urbain et d'œuvrer pour la création de projets architecturaux et urbanistiques, en parfaite adéquation avec les spécificités culturelles, urbanistiques et historiques de chaque ville. Les intervenants ont souligné aussi la nécessité d’élaborer un arsenal juridique clair et précis sur la gouvernance locale concernant l'espace urbain, rappelant que la finalité est la mise en place de projets de développement durable qui tiennent compte, à la fois, des aspects économiques et sociaux de l'ensemble des catégories ainsi que du développement urbanistique et humain que connaît le Maroc.



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