
Si François Hollande a critiqué mardi l’immobilisme de l’Onu sur le dossier syrien, Paris n’a guère d’espoir d’isoler le régime de Bachar al Assad qui bénéficie toujours du soutien de la Chine et de la Russie, deux membres permanents du Conseil de sécurité.
La seule avancée concrète que le président français pourrait mettre à son actif au cours de son déplacement à l’Onu serait que cette conférence débouche sur des mesures comme la nomination d’un envoyé spécial pour la région ou la création d’un groupe de contact.
Dans l’entourage du chef de l’Etat, on souhaite en tout cas que cet événement marque un tournant ou une nouvelle étape dans la résolution du dossier malien.
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a indiqué lundi à New York qu’il espérait que le Conseil de sécurité puisse adopter une résolution «rapidement» pour permettre une intervention militaire.
«Cela fait des mois qu’on travaille là-dessus, pour la première fois il y a une espérance qui se lève», avait-il dit.
Certaines délégations étrangères se montrent néanmoins beaucoup plus sceptiques sur les chances de voir des troupes africaines fouler le désert malien.
Une source américaine jugeait ainsi pour sa part mardi que les conditions politiques dans la région étaient très loin d’être réunies et qu’une intervention militaire pourrait prendre «des mois, voire un an» à se matérialiser.
Cette personne notait aussi que certaines forces politiques au Mali souhaitaient que des élections soient organisées avant l’arrivée des troupes mandatées par l’Onu.
Le président français s’est montré relativement prudent sur le dossier lors de son discours mardi.
«La France, je l’annonce ici, soutiendra toutes les initiatives permettant que les Africains eux-mêmes règlent cette question dans le cadre de la légalité internationale avec un mandat clair du Conseil de sécurité», a-t-il dit sans jamais promettre d’avancées concluantes à court terme.
Le Mali est en proie à une situation chaotique depuis le coup d’Etat de mars dernier, qui a permis aux rebelles touaregs de s’emparer dans le nord des deux tiers du pays.