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M. Jmahri a expliqué que l’USFP part d’un constat : il y a un fossé entre l’élite politique et les citoyens. Les institutions étatiques ont perdu de leur crédibilité et le processus de réforme a commencé à s’essouffler. Cette situation de crise a fait émerger des pratiques politiques qui ont renforcé l’hégémonie des structures parallèles aux institutions de l’Etat. « Pour s’en sortir, on doit procéder à une révision de la Constitution, réformer les structures de l’Etat et penser un nouveau projet démocratique», a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs indiqué que l’intérêt accordé à la cause nationale ne doit en aucun cas exclure le processus de la réforme politique. Il a également rappelé que l’USFP a été le premier parti à demander l’intégration des deux processus vu la force de leurs liens étroits. Pour preuve, l’appel de l’USFP à la régionalisation élargie et à l’autonomie qui date du 4 avril 1976.
L’intervenant estime que toute régionalisation efficace passe par une réforme qui doit englober la décentralisation et la concentration, la fiscalité publique, le système institutionnel de la région, la loi sur les partis politiques et la loi électorale. Mais pour entamer ce chantier, le parti d’Abderrahim Bouabid s’appuie sur quatre axes essentiels : les critères de délimitation et de définition des régions, la question des compétences, le système électoral des régions et la politique des ressources humaines. M. Jmahri s’est longtemps arrêté sur le rôle de l’Etat et la tutelle des ministères, ainsi que la position du wali dans sa relation avec les représentants des régions, avant de conclure que ce chantier de régionalisation passe assurément par une réforme globale et un nouveau projet démocratique.
De son côté, Abdelkrim Ayoub, membre du bureau politique du Parti de l’Istiqlal, a souligné que le souci d’instituer une régionalisation au Maroc ne date pas d’aujourd’hui et que ce projet a pris sa première forme en 1971 avec la création de sept régions, avant d’être renforcé en 1984 et en 1992. C’est alors que les régions ont été érigées au rang de collectivités locales, ayant une personnalité juridique propre et renforcées par des délégations décentralisées.
M. Ayoub pense que le passage vers la régionalisation avancée doit prendre en considération la phase transitoire et respecter certaines mesures. D’abord, la diminution du nombre des régions jugé excessif et non équilibré ; l’instauration des textes de lois législatives et institutionnelles et la révision des structures institutionnelles des régions. L’intervenant a évoqué aussi la question de solidarité et l’importance des ressources humaines dans la réussite de ce projet.
Mohamed Ben Abdassadek, du Parti de la justice et du développement (PJD), a indiqué qu’il faut mobiliser les acquis de l’actuelle expérience régionale et de l’enrichir, en tenant compte des spécificités locales. Le membre du PJD a mis en exergue la révision du découpage régional et la mise en place des mécanismes et des outils de contrôle. Il a, par ailleurs, souligné que le vrai problème qui entrave cette expérience est le déséquilibre financier entre les régions. Il a demandé que l’Etat mette en place un système de solidarité au profit des régions pauvres.