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Ce colloque qui s’inscrit dans le cadre d’un programme de sensibilisation intégré, a été animé par Nachid El Mekki, membre du bureau central de Chouala, Hind Miloudi, représentant l’Entraide nationale, Lahcen Outghit de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme et Nour Eddine Kheir Allah, pédagogue et enseignant des sciences de l’éducation. Hind Miloudi qui a évoqué les différents aspects de vulnérabilité de l’enfance marocaine victime de ce phénomène complexe, a mis en exergue les programmes et actions entrepris par l’Entraide nationale en vue de remédier aux maux sociaux qui sont à l’origine du travail des enfants. Quant à Nour Eddine Kheir Allah, il a souligné tout d’abord l’aspect aliénant de cette pratique qui se nourrit de la faiblesse et de la précarité d’une enfance inoffensive privée de ses droits les plus fondamentaux. Pour Kheir Allah, les causes de ce fléau sont presque identiques dans toutes les sociétés, à savoir la pauvreté, l’ignorance et l’analphabétisme, les problèmes familiaux, le coup assez bas de la main-d’oeuvre enfantine qui reste facile à contrôler. Quant aux conséquences, elles sont encore plus complexes d’après Kheir Allah, qui cite, entre autres, la pérennisation de la pauvreté et de l’ignorance, le déni des droits fondamentaux des enfants, l’apparition de problèmes tels la délinquance, la prostitution et l’exploitation sexuelle des enfants et le vagabondage. Sans oublier bien sûr le déséquilibre psychologique menant à une terrible sous-estimation de soi engendrant donc des comportements alimentés par de profonds sentiments de rancune et la difficulté d’adaptation et d’intégration.
Pour Lahcen Outghit, l’ONU, qui a pris en considération les disparités et les différences culturelles, économiques et sociales entre sociétés et nations, a été assez souple dans le traitement du phénomène qui a pourtant fait l’objet de plusieurs chartes et résolutions réprimant l’exploitation des enfants dans des activités, majoritairement clandestines et informelles, et des conflits armés. Plusieurs protocoles internationaux, ajoute Outghit, avaient même incriminé cette pratique qui relève de l’esclavage. Quant au Maroc, poursuit Lahcen Outghit qui considère que la scolarisation reste le meilleur travail des enfants, il n’a pas été en reste, à l’instar des nations qui ont mis en place un dispositif juridique et institutionnel pour limiter au maximum le travail des enfants, en essayant de s’attaquer aux origines complexes du phénomène via un arsenal de lois tels les codes du travail et de la famille. Nachid El Mekki a mis en exergue l’évolution du phénomène au Maroc, puisqu’il a commencé, affirme-t-il, à prendre un aspect institutionnel avec l’avènement de réseaux spécialisés dans le travail des enfants, toutes activités confondues. Cependant, ajoute Nachid El Mekki, la société continue à observer le mutisme quant aux formes de travail des enfants dont la responsabilité incombe aux parents et éducateurs en premier. D’autre part, il a vivement critiqué les critères auxquels s’est référé le législateur marocain pour considérer comme légal le travail des enfants à 15 ans. Cet âge est insuffisant pour permettre à l’enfant de prendre les bonnes décisions et faire valoir ses choix et sa volonté. A cet égard, l’intervenant, appelle la société civile à lutter pour que l’âge légal de travail soit compatible avec les spécificités et la capacité requise.
D’après des chiffres du Haut commissariat au plan, le travail des enfants entre 7 et 15 ans avait atteint 170.000 en 2009 dans les secteurs agricole, industriel, l’artisanat, la pêche et les services.