-
Banques : Un besoin de liquidité de 118,7 MMDH en avril 2025
-
Industrie : Signature à Rabat de deux conventions de partenariat entre des entreprises marocaines et chinoises
-
Le dirham s'apprécie de 0,6% face à l'euro
-
Une mission économique marocaine promeut le Made in Morocco aux Etats-Unis
-
Des perspectives mitigées pour la production de blé en Afrique du Nord

Dans un document lapidaire distribué à la presse, lors d’une rencontre mardi dernier au siège de la CGEM, la FIFAGE met en avant deux arguments : 1- La profession dispose de capacités industrielles suffisantes pour assurer la satisfaction des besoins du marché en sacs en papier (suite à la publication du décret d’interdiction de la fabrication et de l’usage des sacs en plastique noir) ; 2- L’industrie papetière est un pilier majeur du développement durable en ce sens qu’au moyen de recyclage des papiers et cartons, elle participe à la réduction des déchets, à l’économie d’énergie et à la création d’emplois non qualifiés !
Au fond, ce qui préoccupe la FIFAGE, c’est comment parvenir à organiser la collecte à l’amont, qui demeure encore une activité informelle, assurée par ce que l’on qualifie de «Lumpen prolétariat». D’après les statistiques de la Fédération, une (1) tonne de papier recyclé permet d’épargner deux tonnes et demie (2,5 T) de bois, sachant que le patrimoine forestier national n’est pas à même de répondre à la demande du secteur.
Cela dit, l’industrie du papier et carton a mal à son image : elle est considérée comme l’ennemi n°1 des forêts (déforestation), des rivières (polluées par les rejets acides de la transformation) et de l’air (par l’émission du CO2 à effet de serre)… Ce n’est donc pas à tort que l’industrie du papier est qualifiée de polluante. Au Maroc, en tout cas, beaucoup reste à faire pour moderniser et remettre à niveau ce secteur qui souffre encore de plusieurs contraintes et de plusieurs préjugés à la fois.
Parmi les contraintes souvent mises en avant, il y a, entre autres, le coût élevé de l’énergie, la rareté des ingénieurs (on compte en tout et pour tout une dizaine d’ingénieurs actifs dans le secteur), la cherté et l’inadéquation de la logistique… Ajouter à cela, l’absence de protection tarifaire entre les matières premières et les produits importés (le même taux de la TVA est appliqué aux importations matières premières et produits finis confondus) et surtout la vulnérabilité de l’industrie papetière, faiblement compétitive, face aux ALE et du Quad en particulier.
A travers cette journée, les professionnels du papier et carton entendent proposer aux autorités de tutelle des mesures encourageant l’investissement dans la filière de production de ressources naturelles, à même de remédier à la faible productivité de nos forêts. Ils veulent aussi proposer un cadre fiscal incitatif à l’investissement dans les divers secteurs de la filière qui a beaucoup souffert des perturbations récentes d’approvisionnement.
30.000 tonnes de papier collecté
La collecte de papier atteint 30.000 T dont le tiers provient de l’administration (Rabat assure à elle seule l’essentiel de ce lot). Le secteur représente un chiffre d’affaires de quelque 9 milliards DH dont 4 milliards pour le carton. La société CMCP parvient à recycler 500 à 600 tonnes de vieux papiers par jour. La consommation nationale est encore très faible, en comparaison avec des pays à niveau de développement comparable (Tunisie, Egypte, Syrie). On consomme 400.000 T dont 180 T pour le carton, 70.000 pour l’imprimerie et papier transformateur ; 50.000 T pour l’emballage (donc sacs pour farine et ciments), et 30.000T pour les papiers spéciaux (livre, impression, etc). le papier hygiénique demeure le parent pauvre.