Clôture des travaux de la Conférence Parlementaire sur le Dialogue Interconfessionnel

Appel à l’action pour faire du dialogue interconfessionnel un objectif commun


Libé
Samedi 17 Juin 2023

Le Maroc, terre de brassage où ont toujours coexisté musulmans, juifs et chrétiens depuis des siècles, a encore une fois marqué l'histoire en abritant la Conférence Parlementaire sur le Dialogue Interconfessionnel, une initiative inédite qui réunit des parlementaires, des chefs religieux et des représentants de la société civile pour lancer un appel à l’action afin de faire du dialogue interconfessionnel un objectif commun.

 Durant les trois jours de débats, d’échanges et de réflexions initiés sous le thème "dialogue interconfessionnel : collaborer pour notre avenir commun", les participants issus des quatre coins du monde et venant de différents backgrounds politiques, intellectuels et confessionnels ont ainsi souligné la nécessité de joindre l’acte à la parole pour faire face aux dérives susceptibles de saper les fondements d’une coexistence et d’un dialogue constructifs entre les religions.

 Le ton a été donné depuis l’ouverture des travaux de cet événement inédit. Dans un message royal adressé aux participants à  cette conférence, SM le Roi Mohammed VI a appelé au pragmatisme pour traduire en actes les recommandations formulées, en soulignant la nécessité de créer un mécanisme mixte, dont les travaux seront coordonnés par l’Union Interparlementaire (UIP).

 "Ce mécanisme aura pour mission de faire du dialogue interconfessionnel entre les différentes composantes de la communauté internationale un noble objectif commun, qu’il conviendra de promouvoir au sein des instances internationales. Cet objectif servira également de critère de gouvernance démocratique dans la pratique parlementaire, et d’indicateur du respect du pluralisme et de la diversité culturelle", a expliqué le Souverain.

 Une proposition hautement saulée par les différents participants à ce conclave international, notamment le Président de l'Union interparlementaire (UIP), Duarte Pacheco, qui a exprimé sa disposition à tout mettre en œuvre pour concrétiser la proposition clairvoyante de SM le Roi Mohammed VI.

 "La création de ce mécanisme au sein de l’UIP, qui comprend 46.000 députés issus de 108 pays du monde pour discuter ensemble des moyens à même de promouvoir une société plus tolérante, pourrait être un résultat très précieux de la conférence de Marrakech", a-t-il souligné.

Outre la création de ce mécanisme qui, selon M. Pacheco, prendra la forme d’un Comité permanent chargé des questions interreligieuses, la Conférence de Marrakech a eu le mérite de réunir, pour la première fois, des présidents de parlements, des parlementaires, des chefs religieux, des représentants de la société civile et des experts pour engager un dialogue constructif et partager des bonnes pratiques pour faire face aux questions clés faisant obstacle à une coexistence durable, mais surtout pour élaborer une feuille de route pour les actions conjointes à venir.

 Ainsi, cette conférence, organisée par l'UIP avec le Parlement du Maroc, en partenariat avec "Religions for Peace" et avec le soutien de l'Alliance des civilisations de l'ONU et de la Rabita Mohammadia des Ouléma, a marqué un tournant historique sur la voie de la promotion du dialogue interconfessionnel en engageant un dialogue pragmatique entre les différentes composantes de la société humaine pour agir à l’unisson autour d’objectifs nobles et contribuer à préserver l’humanité des tourments de la souffrance et de la division.

Les leaders religieux prêchent la bonne parole, les représentants de la société civile plaident pour une vision humaine, les experts élaborent des projets et les parlementaires légifèrent… Un cercle vertueux dont l'effet sera, sans nul conteste, l’adoption de politiques susceptibles d’endiguer la régression dangereuse de la conscience humaine.

 Marrakech, la ville qui a abrité entre autres la 22ème session de la Conférence des Parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP22) en 2016, la signature du Traité de Marrakech visant à faciliter l'accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d'autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées en 2013 et la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1994, orne ainsi son palmarès par un nouvel exploit : la conférence qui lance le processus de législation pour faire prévaloir l’entente, la tolérance et la coexistence.

C’est l’engagement pris par les parlementaires venus en leur qualité de législateurs et de représentants de leurs peuples respectifs, ainsi que les leaders religieux, les experts de renom du monde entier qui se sont engagés à tout mettre en œuvre pour promouvoir le dialogue interconfessionnel et interculturel, un pas géant vers la construction de sociétés plus pacifiques et inclusives.

Par Omar Er-Rouch (MAP) 

Déclaration de Marrakech

Les participants à la Conférence parlementaire sur le dialogue interconfessionnel ont plaidé, jeudi à Marrakech, en faveur de la coexistence fondée sur l'égalité et la dignité pour tous.
 Ils ont souligné dans la "Déclaration de Marrakech", qui a sanctionné les travaux de cet événement de grande envergure, placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la nécessité de mettre sur pied des groupes ou des commissions parlementaires au niveau des parlements nationaux sur le dialogue interconfessionnel et interculturel pour la coexistence pacifique et l'inclusion sociale et de favoriser la coopération entre ces groupes ou commissions.

Ils ont, en outre, appelé à encourager les dirigeants des communautés religieuses et de convictions à promouvoir l'inclusion, les droits fondamentaux et l’égalité des sexes au sein de leurs communautés, conformément à la législation nationale et aux engagements internationaux.

Les participants ont également insisté sur l'importance de promouvoir une plus grande coopération entre les représentants des religions et des convictions et les autorités nationales dans la lutte contre les crimes, tels que la traite des êtres humains, la servitude domestique, la violence domestique et le travail forcé, et la protection des victimes de ces crimes.

Dans ce sens, ils ont appelé à associer des représentants de religions et de convictions, et des organisations confessionnelles aux côtés des représentants de la société civile en tenant compte de la diversité, aux efforts en cours visant à assurer la mise en œuvre de lois nationales, d’engagements internationaux ainsi que la promotion de la cohésion sociale.

Fermement convaincus de la nécessité d'établir un contrat social qui renforce la dignité commune ainsi que la fraternité et l’égalité entre toutes les personnes et de bâtir des sociétés résilientes dans lesquelles chacun doit pouvoir trouver sa place, ils ont appelé à encourager la culture du dialogue dans les parlements en tant qu'outil essentiel de paix et d’inclusion.

Par ailleurs, ils ont insisté sur l'importance de nouer un dialogue avec les chefs religieux ou de convictions et les communautés pour contribuer à renforcer la solidarité et à relever efficacement les grands défis de notre époque, tels que la pauvreté et les inégalités, les changements climatiques, les conflits et les guerres, ainsi que l'addiction très répandue, la surconsommation et les technologies numériques, y compris les utilisations négatives de l'intelligence artificielle.

Initié par l'UIP avec le Parlement du Maroc, en partenariat avec "Religions for Peace" et avec le soutien de l'Alliance des civilisations de l'ONU et de la Rabita Mohammadia des Ouléma, ce conclave a connu la participation de parlementaires, de chefs religieux, de représentants de la société civile qui ont engagé un dialogue constructif et échangé sur les meilleures pratiques pour résoudre les principaux problèmes entravant la coexistence durable.

Cette conférence internationale, organisée sous le thème "dialogue interconfessionnel : collaborer pour notre avenir commun", reflète les rôles importants et multiples joués par l'institution législative nationale, qui s'inspire de l'histoire millénaire du Royaume, riche en épisodes phares et exemples forts de tolérance religieuse et de coexistence. 


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