Clôture de l’année culturelle de la délégation Wallonie-Bruxelles : Le metteur en scène Jawad Rhalib à l’honneur à Tanger


SOFIA ALLIAMET
Lundi 21 Décembre 2009

Clôture de l’année culturelle de la délégation Wallonie-Bruxelles : Le metteur en scène Jawad Rhalib à l’honneur à Tanger
Cette année la délégation Wallonie-Bruxelles dans le Royaume a choisi de clôturer son année culturelle par la projection d’une trilogie de films du réalisateur d’origine maroco-belge Jawad Rhalib.
La trilogie qui sera ainsi proposée à la cinémathèque de Tanger du 18 au 27 décembre se compose des films « Les damnés de la mer » (2008), « El Ejido, la loi du profit » (2006) et enfin « Brûler, disaient-ils » (2004).
Jawad Rhalib est journaliste professionnel de formation et a déjà une dizaine de films à son actif, tous axés autour d’une problématique bien particulière. En effet, le réalisateur se décrit lui-même comme appartenant au courant du réalisme social chargé de «redonner la parole à ceux que l’injustice et la pauvreté empêchent de parler… »
Le dernier film du réalisateur « Les damnés de la mer » a ainsi remporté en avril 2009 le Dikalo du meilleur film documentaire au Festival international du film Panafricain de Cannes. Ce documentaire relate le quotidien de nombreux pêcheurs originaires d’Essaouira, d’Agadir ou encore de Safi obligés de s’exiler vers le Sud et notamment vers Dakhla pour continuer d’exercer leur activité. Une fois sur place, le poisson a malheureusement déserté les eaux à cause de l’activité intense des chalutiers étrangers. Le documentaire témoigne alors de la difficile survie de ces pêcheurs traditionnels du Royaume face à des « adversaires » contre lesquels ils ne peuvent lutter.
Autre ambiance et autre lieu pour le second film présenté à la cinémathèque de Tanger.
Dans « El Ejido, la loi du profit », il est question d’immigrés clandestins et d’agriculture. L’action se déroule à El Ejido, dans la province d’Almeria au sud de l’Espagne, région qui regroupe la plus forte concentration de cultures sous serres du monde entier. Le documentaire relate alors les difficiles conditions de vie des immigrés pourtant en quête d’un avenir meilleur. Depuis la fin du tournage et la diffusion du film, Jawad Rhalib a dénoncé dans la presse catalane l’absence de réelle politique d’intégration pour tous ces immigrés.
La problématique de l’exil est également au cœur du dernier film qui compose cette trilogie. « Brûler, disaient-ils » est l’histoire de toutes ces personnes qui transitent par le Royaume pour traverser le Détroit de Gibraltar, mais également de nos concitoyens les plus démunis désireux de faire la traversée. Pour ce documentaire, Jawad Rhalib n’a pas hésité à sillonner le Maroc et l’Espagne pour nous dresser le portrait de Salah l’enfant des rues, d’Omar candidat au grand voyage, de Mohamed le passeur ou encore de Khalilou le Sénégalais. Toutes ces figures, Tanger semble être la ville idéale pour accueillir cette projection. Internationale par excellence, la ville blanche est également celle qui regroupe toutes les « envies d’ailleurs » de beaucoup de Marocains.
En somme une jolie façon de clôturer l’année culturelle de la délégation Wallonie-Bruxelles que cette projection d’une partie de l’œuvre de Jawad Rhalib dont l’histoire personnelle s’ancre tant dans le Royaume que dans le « plat pays » …


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