Clermont-Ferrand : Retour sur images


Clermont – Ferrand – Mohammed Bakrim
Mercredi 10 Février 2010

«Ce fut une bonne opération », la réflexion à chaud du réalisateur marocain Hakim Noury, résume éloquemment l’opinion de l’ensemble de la délégation marocaine qui a participé au Spécial court métrage marocain organisé dans le cadre de la 32ème édition du Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Le cinéaste venait de rentrer d’une rencontre avec le public à l’issue de la projection de l’un des nombreux programmes proposés dans le cadre de cette large rétrospective qui va des années 50 aux années 2000. Son court métrage « Le cinéma impérial » (1995) figurant au sein de ce programme a reçu un très bon accueil auprès du public. Une bonne opération en effet à tous les niveaux aussi bien professionnel que culturel. Ce sont près de 40 courts métrages qui ont été montrés reflétant la grande diversité de la production cinématographique marocaine. Le stand du CCM au sein du marché du film a constitué le point fort de cette réussite. Pour de nombreux visiteurs, ce fut une surprise heureuse de trouver une vitrine d’une région souvent absente de ce rendez-vous, le plus important au monde consacré au court métrage. Le Stand du Maroc est le seul issu du monde arabe et de l’Afrique. Ce n’est pas un hasard d’ailleurs qu’il ait été le point de ralliement non seulement des membres de la délégation marocaine mais également de tous les cinéastes du Sud. Il a été un espace ouvert et convivial où de nombreuses rencontres ont été organisées et des relations nouées. Les nombreux visiteurs, tous professionnels, ont notamment posé des questions autour des modes de financement pour le cinéma au Maroc et sur les questions de la coproduction. On sait aujourd’hui qu’en France de nombreux jeunes ont investi le champ de la production. L’image du producteur a radicalement changé : en général, il a l’âge du réalisateur qu’il produit. C’est en fait un manager qui monte un projet selon des modalités inspirées de l’entreprise. Les réalisateurs marocains présents sur place n’ont pas manqué de relever cette nouvelle tendance qui a dopé la production du court métrage en France notamment. Le Maroc ne va pas y échapper, certes de nombreux jeunes quand ils veulent faire du cinéma, pensent surtout à devenir réalisateurs…Mais, la dynamique du marché leur ouvre de nouvelles perspectives professionnelles. Et ce n’est pas un hasard si les responsables de l’Ecole du cinéma de Marrakech envisagent de lancer bientôt un Master en production. C’est une forme de développement qui répond à l’exigence de professionnalisation qui traverse tous les postes du champ de la production cinématographique. Si l’image du court métrage marocain a été largement appréciée à Clermont – Ferrand, il n’en demeure pas moins que des efforts multiples sont attendus de la part de tous les acteurs intervenant dans le processus de production eu égard notamment aux prestations que nous avons constatées chez les cinéastes internationaux ayant participé aux différentes sections du Festival de Clermont – Ferrand. Les cinéastes marocains présents sur place ont été grandement conscients. La question a d’ailleurs été abordée en long et en large dans les débats animés maroco-marocains dans les échanges informels et amicaux qui ont été improvisés un peu partout. C’est aussi une des réussites de cette « belle opération ».   


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