Cinéma fantastique: Le finlandais "Ego" récompensé


Libé
Mardi 1 Février 2022

Cinéma fantastique: Le finlandais "Ego" récompensé
Des enfants aux pouvoirs surnaturels, une grand-mère qui hante sa petite-fille, une mère possédée: parce qu'elles parlent à tous, les histoires d'enfance et de famille restent une formidable source pour le cinéma fantastique, célébré au Festival de Gérardmer, dans le nord-est de la France. C'est un film d'horreur abordant la question de l'instinct maternel, "Ego", premier long-métrage d'une réalisatrice finlandaise, Hanna Bergholm, qui a décroché dimanche le Grand Prix du festival. Le film met en scène une adolescente de 12 ans et une mystérieuse créature, née d'un oeuf. Pas moins inquiétants, les enfants de "The Innocents" (prix du public et du jury de la presse) ont offert une plongée angoissante dans le monde magique, mais cruel, de l'enfance. Le film met en scène quatre petits Norvégiens qui se découvrent des pouvoirs de télépathie et de télékinésie. A l'abri du regard des adultes, leurs jeux menacent de tourner au massacre. "Je voulais entrer dans ce monde fermé de l'enfance pour vraiment essayer de voir le monde comme les enfants, et que les spectateurs retrouvent leurs propres souvenirs", explique à l'AFP le réalisateur norvégien Eskil Vogt, l'une des étoiles montantes du cinéma d'auteur nordique. Il est aussi le compatriote et scénariste de Joachim Trier. A l'autre extrémité de la pyramide des âges, c'est avec une grand-mère que le roi espagnol de l'horreur Paco Plaza, auteur des films à succès "(Rec)", fait frémir dans "La Abuela" (prix du jury). Pas de journaliste en immersion dans un immeuble hanté, comme dans la série qui l'a fait connaître, mais une histoire presque intimiste, celle d'une dame âgée et grabataire (l'ancien mannequin brésilien Vera Valdez) et de sa petite-fille (Almudena Amor), hantée par la peur de vieillir. Cette jeune mannequin doit quitter en catastrophe les défilés de mode parisiens où elle commençait à percer pour se rendre au chevet de sa grandmère, dans un sombre appartement madrilène au parquet qui grince et aux portes qui claquent. Face à cette aïeule rendue mutique par la maladie, et aux événements surnaturels qui semblent l'entourer, la jeune femme va rapidement perdre pied, dans une atmosphère en partie inspirée par le "Rosemary's Baby" de Roman Polanski. "Je voulais exprimer cette peur de ne pas reconnaître" un membre de sa famille qui vieillit, dit à l'AFP Paco Plaza. Une angoisse née après avoir vu sa propre tante frappée par la maladie d'Alzheimer: "On voit la personne, mais dans ses yeux on voit qu'elle n'est plus là. C'est comme une possession, dont le démon serait la vieillesse", poursuit-il.


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