Cinéma 2012 des critiques du Monde : “Sur la Planche” au palmarès


Libé
Lundi 24 Décembre 2012

Cinéma 2012 des critiques du Monde : “Sur la Planche” au palmarès
Le film marocain “Sur la Planche” de Leïla Kilani figure au palmarès cinéma 2012 des critiques du prestigieux journal français “Le Monde”, révélé dans son numéro du week-end.
Le film, qui avait été accueilli favorablement par la critique hexagonale à sa sortie en début de l’année en France, clôture un top 5 récompensant notamment des premiers longs-métrages “habités par des figures féminines et guerrières inoubliables”.
Les films de la sélection ont tous en commun: “la modestie de leur budget, qui se révèle inversement proportionnelle à leur envergure esthétique et morale. Forts, beaux, libres et fiers: ils auront été tout ce qu’un certain ordre mondial s’efforce aujourd’hui d’enlever aux hommes”.
Ils racontent “une histoire qui pourrait s’intituler, en hommage à Dostoïevski, Carnets du sous-sol. Ce sont tous des récits d’inframonde, de limbes sociales ou historiques, de retours de la mort. La survie est leur enjeu”, écrit le critique Jacques Mandelbaum en présentation de la sélection.
Dès la semaine de la sortie française de “Sur la Planche”, Le Monde avait salué ce premier long métrage de la jeune cinéaste marocaine, “avec ses défauts et son énergie”, comme “un diamant brut, un chant de liberté”.
Le chroniqueur soulignait “une imperfection désirable” de l’oeuvre recélant “une magie noire susceptible de conquérir le coeur du public: pêche d’enfer, gang de jeunes actrices explosives, hold-up poétique”. Le film, qui met en vedette les actrices Soufia Issam, Mouna Bahmad, Nouzha Akel et Sara Betioui est, en effet, inspiré d’un fait divers relaté en 2005 par la presse marocaine qui évoquait alors un nouveau trend: “La féminisation de la criminalité”, avec une bande de filles qui “repéraient des mecs dans les cafés et les dévalisaient”.
Il met en avant ainsi le rêve d’évasion de quatre jeunes filles de 20 ans, ouvrières dans une usine de crevettes et de textile à Tanger, qui vont jusqu’au cambriolage pour tenter de se détacher de leur condition. Avec “Sur la Planche”, la réalisatrice Leila Kilani, elle-même scénariste du film, ne cessait d’accumuler les succès depuis sa projection en mai 2011 au Festival international du cinéma de Cannes (sud de la France), dans le cadre de la Quinzaine des réalisateurs.
Le film a depuis raflé plusieurs récompenses, notamment le Grand prix du Festival national de Tanger (2012), le prix du Festival Maghreb des films (Paris-2012) ou encore le prix du l’”African, Asian and Latin America Film Festival” (Italie-2012).
Sa sortie parisienne était précédée par “un tour du monde de neuf mois où trente-cinq festivals de cinéma, d’Abou Dhabi à Vienne en passant par Chicago, lui ont servi d’escales”, pour reprendre les propos du chroniqueur du Monde qui estimait alors qu’une telle convoitise, s’agissant d’un coup d’essai, est “généralement de bon augure”.
Née à Casablanca en 1970, Leïla Kilani a suivi des études supérieures en économie à Paris avant de se consacrer à l’histoire.
Journaliste indépendante depuis 1997, elle s’est orientée vers le documentaire en 2000 avec des films très remarqués (Tanger le rêve des Brûleurs, Nos lieux interdits) avant de réaliser “Sur la planche”, son premier long métrage de fiction.
Ce film a notamment bénéficié de l’avance sur recettes du Centre cinématographique marocain (CCM).


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