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La secousse ressentie la semaine dernière n’a fait, fort heureusement, aucun dégât, hormis celui de lézarder certains murs, réveiller un traumatisme latent et souffler un léger vent de panique. Certes, plus tard dans la matinée, les enfants sont allés à l’école, les adultes ont vaqué à leurs occupations et la vie a poursuivi son cours, comme si de rien n’était. Comme un long fleuve tranquille qui retrouve son lit après une légère crue. Mais la récente activité sismique enregistrée dans la région a malgré tout ravivé, par la force et le poids de l’histoire, les craintes les plus sombres, nourries par l’hypothèse d’un remake du 24 février 2004.
Une angoisse exorcisée par Nacer Jabour, chef de division à l'Institut national de géophysique (ING), relevant du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) : “Les secousses telluriques qui ont touché la province d'Al Hoceima et ses environs sont un phénomène naturel et normal". Plus en détail, l’expert explique que les secousses en question représentent “des ébranlements sismiques. Une réponse de la croûte déformée de la région, touchant une zone particulière, avec une migration de l'activité sismique d'une zone à l’autre et une sismicité faiblement ressentie”.
Autrement dit, des “petits chocs qui viennent remplir les vides inactifs auparavant dans la région, ce qui est un phénomène normal", rassure l’expert marocain dont les conclusions ne sont pas le fruit du hasard. Tous reliés à l'Institut national de géophysique, plusieurs capteurs sismiques permettent d’observer les secousses dans la région d’Al Hoceima comme quasiment partout ailleurs au Maroc. Des capteurs dont sept équipements de haute technologie d’alerte précoce aux tremblements de terre, offerts par la compagnie japonaise «Challenge Company Limited», reconnue mondialement pour son savoir-faire en la matière.
Des moyens qui permettent aujourd’hui d’assurer que “les secousses ressenties la semaine dernière ne dépasseraient pas une dizaine contre des centaines habituellement”, précise Nacer Jabour, dont le discours modéré et rassuriste n'empêchera pas pour autant la réalisation “d’études statistiques pour savoir s'il y a bien une baisse de la moyenne générale, une stagnation de séismes ou un taux de sismicité constant”, a souligné le sismologue marocain.
Les statistiques disent tout de l’importance capitale de cette volonté de comprendre le passé pour mieux anticiper l’avenir. Car d’après le site spécialisé «volcanodiscovery.com», entre 1959 et 1999, 22 secousses ont été recensées sur le territoire national, oscillant entre 4 et 6 degrés sur l’échelle de Richter, contre plus du triple en deux fois moins de temps depuis l’an 2000. Alors que pendant les deux dernières décennies, plus d’une centaine de secousses, allant de 4 à 6 degrés, ont été recensées majoritairement dans les régions du Nord, situées dans une zone de collision, à proximité de la limite entre les deux plaques Afrique – Eurasie.
Il y a quelque temps, nous avions interpellé le chef de division à l'Institut national de géophysique sur le sens de ce regain d’activité sismique. Voici sa réponse : “Cela s’explique par la réactivation sismique des zones au Nord du Royaume et de nouvelles zones qui étaient sismiquement calmes auparavant. N’oublions pas que la région d’Al Hoceima a été le foyer d’une série de tremblements de terre importants depuis 1994, dépassant la magnitude 6. Donc, il y a eu une pseudo-période de retour des tremblements de terre tous les 10 ans, en l’occurrence en 1994, 2004 et tout récemment en 2006. Un tremblement dont le foyer était un peu offshore, heureusement”. Et d'ajouter :“Ceci nous donne une idée sur les failles qui sont en train de bouger, soit sur la terre sèche ou en milieu marin. A l’évidence, il y a eu une réactivation d’autres zones à l’intérieur du Maroc comme la zone de Midelt ”.
Tout compte fait, le séisme qui a fait trembler Al Hoceima et sa périphérie n’est pas forcément annonciateur d’un nouveau tremblement de terre dévastateur. Mais l’épisode sonne tout de même comme un avertissement. Car on ne peut jamais être sûr de rien, et encore moins que les blessures du passé ne vont pas se rouvrir dans le futur. Mais dans le doute, “bien construire reste la priorité avant de se tourner vers les programmes de prédiction scientifique ou technique”, conclut sagement Nacer Jabour.
Chady Chaabi
Le volcan Cumbre Vieja à La Palma s'est rendormi
La lave a recouvert 1.219 hectares de la superficie de l'île. Les coulées qui ont atteint la mer se sont solidifiées et ont donné naissance à deux péninsules, ajoutant à la superficie de l'île 43,5 ha, selon les données fournies par les autorités locales. La Palma, autrefois connue sous le nom de San Miguel de La Palma, est une île d'Espagne située dans l'océan Atlantique et faisant partie des Iles Canaries. Sa ville la plus peuplée est Los Llanos de Aridane mais le siège du cabildo insulaire est Santa Cruz de La Palma. Depuis 2002, l'ensemble de l'île est reconnu réserve de biosphère par l'Unesco. Dans le centre de l'île se trouve le parc national de la Caldeira de Taburiente, qui est l'un des quatre parcs nationaux situés aux Iles Canaries sur les quinze que compte le pays. La Palma a une population de 82.346 habitants en 2015, ce qui en fait la cinquième île la plus peuplée des Canaries. La Palma se classe également cinquième en taille, avec une superficie de 708,32 kilomètres carrés et est, après Tenerife, la deuxième île la plus élevée, avec une altitude de 2.428 mètres au Roque de los Muchachos.