Né à Courbevoie, en 1914, de parents espagnols, Carlos Luis de Funès de Galarza, était devenu l'une des vedettes européennes les plus populaires, dans les années 1960 et 1970. Après s'être cantonné, durant une quinzaine d’années, dans de petits rôles insignifiants. Ses prestations n'excédaient pas quelques scènes, à l’époque, et il ne faisait qu'enchaîner silhouettes et figurations. Tout en se débrouillant ailleurs pour gagner sa vie comme comptable, étalagiste, fourreur, décorateur, et surtout musicien d’ambiance, dans un piano-bar. Mais même derrière son piano, il n'arrêtait pas de gigoter et de gesticuler de tous les côtés, en faisant ses fameuses grimaces. Ce sont ces grimaces-là qui vont faire merveille, plus tard, dans la célèbre pièce "Oscar", qui fut un véritable triomphe, en 1959. Il y a eu ensuite le succès de "Pouic- Pouic", en 1963. Un an après, c'est le triomphe absolu avec "Le gendarme de Saint-Tropez", qui a été le premier film français où on voit une soucoupe volante prendre son envol. Mais ce sont ses duos avec Bourvil qui vont le confirmer dans son statut de grand comique, exigeant et perfectionniste, coléreux et irascible, mais sans la moindre trace de méchanceté. "La Grande vadrouille", film hilarant sorti en 1966, fut le plus grand succès du cinéma français, avec plus de 17 millions d'entrées. Ce film, entré dans la légende du cinéma hexagonal, reste indémodable par ses situations burlesques et ses répliques percutantes. Louis de Funès y incarne admirablement le personnage d'un chef d'orchestre grincheux, qui répond au nom de Stanislas Lefort. Quant à Bourvil, il joue avec une parfaite maîtrise le rôle d’Augustin Bouvet, peintre en bâtiment.
Dans les années suivantes, Louis de Funès, en génie de la comédie, travaillera davantage son jeu grimaçant et ses mimiques. Et ce dans des films-culte du cinéma français, comme "La Folie des grandeurs" ou "Les aventures de Rabbi Jacob". Signalons également " Hibernatus", film franco - italien, qui occupe une place à part dans la filmographie de cet acteur énergique et irrésistible. C'est l'histoire fantaisiste d'un certain Paul Fournier, victime d'un naufrage, à l'âge de vingt- cinq ans, et dont le corps a été miraculeusement conservé dans un bloc de glace, pour être retrouvé à Groenland. Ainsi aura-t-il l'occasion inespérée de rencontrer sa descendance. D'autres grandes réalisations suivront, dans la carrière atypique de ce comédien de génie, qui subira, en 1975, deux attaques cardiaques successives, probablement liées au surmenage. Ce qui ne l'empêchera pas de tourner encore quelques films, dont "L'Aile ou la cuisse", avec Coluche.
Il meurt en janvier 1983, à l'âge de 69 ans.