Un calme relatif était revenu dimanche soir à Tombouctou (nord-ouest du Mali), où au moins sept personnes, dont un soldat malien et un civil nigérian, ont été tuées dans un attentat suicide suivi d'affrontements entre soldats maliens, français et des jihadistes infiltrés. Selon des sources militaires et sécuritaires maliennes, tout a commencé dans la nuit de samedi à dimanche lorsqu'un kamikaze en voiture a tenté, sans succès, de forcer un barrage militaire à l'une des entrées de Tombouctou. Il s'est tué en actionnant sa ceinture d'explosifs, un militaire malien a été blessé. D'autres islamistes en ont profité pour s'infiltrer dans la ville où l'armée malienne a lancé dimanche matin des opérations pour les débusquer, sollicitant l'appui d'une unité de l'armée française qui intervient au Mali depuis janvier. Cet appui était composé "d'un peloton et d'une section, soit une cinquantaine d'hommes. (...) Une patrouille de Mirage2000 D et une patrouille de Rafale ont été mises en action", a précisé dimanche soir à Paris le porte-parole de l'état-major de l'armée française, le colonel Thierry Burkard. Les violences ont fait en moins de 24 heures sept morts: un soldat malien, un civil nigérian et cinq jihadistes, dont deux kamikazes, selon des sources militaires maliennes, qui ont aussi fait état de quatre soldats maliens blessés, tandis que le colonel Burkard a parlé d'un militaire français blessé.
L'attentat suicide de samedi est le deuxième de l'histoire de Tombouctou, ville mythique au patrimoine culturel inestimable.
Le 21 mars, une tentative d'incursion d'islamistes avait commencé par l'explosion d'une voiture piégée, avec un kamikaze à son bord, vers l'aéroport de la ville.
Un militaire malien avait été tué, au moins deux blessés, et une dizaine de jihadistes ont aussi été tués pendant cette opération.
Comme les autres grands centres du nord du Mali, Tombouctou a été libérée fin janvier par des troupes françaises et maliennes de ces groupes islamistes armés.
Les combattants jihadistes se sont retranchés dans le massif des Ifoghas (région de Kidal, extrême nord-est), ils sont traqués depuis plusieurs semaines par des soldats français et tchadiens.