« Bye bye Gillo » de Taha Adnan distingué aux Emirats

Vendredi 8 Juillet 2011

Le poète marocain Taha Adnan s’est distingué récemment dans le concours international des mono-drames dans sa version arabe. Il vient, en effet, de remporter le deuxième prix de ce concours initié par l’Instance Fujaïrah pour la culture et les médias, pour son texte théâtral « Bye bye Gillo ». L’annonce de ce prix, par le jury présidé par le critique et écrivain koweïtien Abdelaziz Essarii, a été faite lors d’un point de presse organisé par le directeur du Festival international Al Fujaïrah pour le monodrame Mohamed Seif Al Afkham. Le premier prix, quant à lui, a été attribué à l’écrivaine saoudienne Melha Abdellah pour son texte «La musicienne » (Al Azifa). Le texte de Taha Adnan retrace le parcours d’Al-Jilali, alias Gillo, qui est sur le point d’être expulsé de la Belgique vers le Maroc. Jeté dans un avion, sous l’«escorte» de deux anges gardiens en képi, il nous livre, dans un monologue poignant, des souvenirs d’enfance et le récit de sa vie en Europe. Au gré des tableaux qui se succèdent, il nous embarque dans une odyssée riche en rebondissements, sur un ton mêlant à la fois légèreté et gravité, sans la moindre once de misérabilisme ni de manichéisme. Car il s’agit avant tout d’un acte cathartique, salutaire. Gillo n’évoque en effet ses démons que pour s’en affranchir. De sa vie de sans papiers et de petit voleur, de son asservissement à Bruxelles par son oncle et l’épouse de ce dernier, de sa grande déception amoureuse, bref de toutes ses épreuves, il n’en sort enfin que plus lucide et plus libre.
Résidant en Belgique, Taha Adnan reste l’un des représentants de cette culture passerelle de part et d’autre. Epris de cette culture marocaine populaire et savante, Adnan qui est un médiateur culturel incontournable en Belgique, a su, manifestement, marier ses acquis littéraires de sa première jeunesse, avec ses ouvertures aux autres formes de pensée en Occident. Le résultat est une production prolifique qui reflète à la fois l’ici et là-bas, tout comme « Bye bye Gillo ». Et s’il y a un poète marocain qui brandit fort cette identité marocaine ouverte au monde, c’est bien lui, à travers ses périples sans fin, ses odes traduites dans différentes langues et leur portée sémantique fort expressive. Mais, bientôt, on devrait parler également du penchant romanesque chez l’écrivain. Car, et après son dernier recueil poétique « Je hais l’amour » où il a brillé dans les dédales de mots et les labyrinthes de maux, les lecteurs attendent impatiemment son premier roman à paraître prochainement.  Une autre facette d’un être littéraire par excellence.  

Mustapha Elouizi

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