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Ce n’est pas une surprise, dans la mesure où la qualité et la valeur des œuvres poétiques et romanesques de Taha Adnan jouissent d’un grand accueil de la part des critiques et du grand public. “Bye Bye Gillo” a d’ailleurs remporté en 2011 le deuxième prix au Concours international du monodrame arabe des Emirats. Cette fois, le texte trouvera son chemin vers le lecteur francophone. La pièce a été retenue pour une traduction en français et une publication bilingue, et devra paraître aux Editions Elyzad à Tunis.
Le texte raconte l’histoire de Jilali, alias Gillo, menacé d’expulsion de Belgique vers le Maroc, son pays natal. A bord d’un avion, il évoque, dans un monologue poignant, des souvenirs d’enfance et de sa vie en Europe. Il fait appel à sa mémoire, aux scènes dramatiques et aux événements d’une gravité extrême. Un sans-papiers, un petit cambrioleur, un asservi marqué par son oncle, un amoureux déçu…, autant d’épreuves, il n’en sort enfin que plus lucide et plus libre. On est poussé à rigoler, on est poussé également à pleurer… le tout dans un cadre dramatique. Car il s’agit avant tout d’un acte cathartique, salutaire. Gillo n’évoque en effet ses démons que pour s’en affranchir.
Résidant en Belgique, Taha Adnan reste l’un des représentants de cette culture passerelle. Epris de cette culture à la fois populaire et savante, Adnan qui est un médiateur culturel incontournable en Belgique, a su, manifestement, marier ses acquis littéraires de sa première jeunesse, avec ses ouvertures aux autres formes de pensée en Occident.
Le résultat est une production prolifique qui reflète à la fois l’ici et l’ailleurs, tout comme «Bye Bye Gillo». Et s’il y a un poète marocain qui prône fort cette identité marocaine ouverte au monde, c’est bien lui, à travers ses périples sans fin, ses odes traduites dans différentes langues et leur portée expressive. Mais bientôt, on devrait parler également de sa verve romanesque. L’on s’attend à son premier roman à paraître prochainement. Une autre facette d’un être qui respire art et littérature.
Repères
Financé par l’Union européenne dans le cadre du programme de la coopération transfrontalière en Méditerranée (IEVP), “Dramaturgie arabe contemporaine” est un projet de 24 mois axé sur la valorisation et la diffusion d’œuvres théâtrales du monde arabe, et vise à contribuer à faire de la Méditerranée un espace de dialogue et de partage en favorisant une coopération culturelle durable entre les différentes communautés.
Porté par quatre opérateurs artistiques et culturels, Al Harah (Palestine), El Teatro (Tunisie), Shams (Liban) et Système Friche Théâtre de Marseille, il a pour objectif d’améliorer la visibilité et la circulation du patrimoine dramaturgique du monde arabe et la professionnalisation des dramaturges et traducteurs de théâtre arabe.