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En réalité, Mamoun Selaje n’a pas attendu ce soir pour rendre un vibrant hommage à celui qui est à juste titre considéré comme l'un des plus grands interprètes de la chanson française. Avant d’être père de trois enfants, Mamoun a dès son plus jeune âge, plongé la tête la première dans la marmite des sommets culturels français, initié à la fois par son oncle, feu Tayeb Saddiki, célèbre dramaturge, metteur en scène, comédien, écrivain et calligraphe marocain, ainsi que sa mère, Hania, artiste peintre, et qui fut un temps directrice du Théâtre municipal de Casablanca. Pourtant, celui qui s’échine aujourd’hui à prolonger le culte de Jacques Brel dans les quatre coins du Royaume et un peu partout dans le monde, avait opté pour des études de tourisme, une fois son Bac en poche. Cependant, le 9 octobre 1978 est une de ces dates qui changent une destinée . Elle symbolise la fin de vie de Jacques Brel et le début d’une nouvelle pour Mamoun Selaje. Un croisement de destins qui prend forme trois mois plus tard, lorsqu’au bénéfice de ses années passées à perfectionner son chant au Conservatoire de musique de Casablanca, il décida de commencer sa vie d’artiste, en parcourant les scènes, avec pour leitmotiv, faire renaître à sa façon Brel.
Mamoun Salaje est donc un artiste fascinant et fasciné, mais avant tout un homme qui ne se limite pas à ce qu’il est. «Dès qu’il s’apprête à monter sur scène, on sent qu’il est stressé à cause de sa perpétuelle recherche de la perfection. Une éternelle remise en question. Comme si c’était sa première représentation», souligne sa femme dans un témoignage qui révèle, en filigrane, l’influence qu’exerce Jacques Brel sur lui. Déterminante dans son équilibre artistique, car, creuset de ses envies, cette influence y est également pour beaucoup dans ce qu’il est, et comment il est perçu par le monde qui l’entoure. «Mamoun est l’unique chanteur au Maroc, capable d’interpréter le répertoire de Jacques Brel avec autant d’authenticité», loue un de ses compères, Fattah Negadi, auteur, compositeur et professeur de piano. Et d’ajouter : «Il est également guidé par des principes et des valeurs. Malgré quelques désaccords qui ont pu rythmer notre relation, j’ai toujours apprécié son honnêteté et son franc parler. Sans oublier sa faculté à ne jamais faire fi de son passé et de ses amis notamment».
On doit vous avouer que l’indéfectible lien entre Jacques Brel et Mamoun Selaje, pour le plus grand bonheur des spectateurs, est aussi insolite qu’intrigant. Un lien qui trouve peut-être une explication dans cette phrase souvent prononcée par Mamoun Selaje : «Brel est un second père pour moi». Pourvu que ça dure.