Ban recommande une mission de 300 observateurs

Jeudi encore, un civil a péri à Deir Ezzor (est), selon l’ONG. «Un civil a été tué et trois autres blessés lors d’un assaut des forces gouvernementales sur le quartier al-Tob à Deir Ezzor et des combats ont maintenant lieu entre soldats et déserteurs», a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Dans le centre du pays, des explosions et des tirs ont été entendus dans plusieurs quartiers du vieux Homs qui échappe toujours au contrôle du régime et l’armée a mené des perquisitions dans la ville proche de Qousseir, selon l’ONG.
«Toutes les cinq minutes, un obus de mortier tombe sur Qousseir», a précisé l’OSDH.
A Deraa, berceau de la contestation dans le sud, des combats opposaient également soldats et déserteurs, selon l’ONG.
Le colonel marocain Ahmed Himmiche, à la tête de la délégation des premiers observateurs du cessez-le-feu, interrogé par les journalistes au début d’une nouvelle journée de travail, a refusé de donner des précisions sur son programme.
La veille, 30 personnes, dont 22 civils, ont péri dans les violences, selon l’OSDH. Seize civils sont morts dans les bombardements de Homs et de Qousseir, et six autres, dont une fillette de 9 ans, dans les régions de Damas, d’Idleb (nord-ouest), de Deraa, de Hama (centre) et d’Alep (nord).
Huit militaires des forces régulières ont été tués, dont sept soldats à Idleb dans l’explosion d’une bombe et un officier à Douma, près de Damas, abattu par des hommes armés.
La trêve visait à mettre fin à 13 mois de violences qui ensanglantent le pays depuis l’éclatement en mars 2011 d’une révolte populaire contre le régime qui s’est militarisée face à la répression.
Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a recommandé jeudi au Conseil de sécurité d’autoriser une mission de 300 observateurs du cessez-le-feu en Syrie «pour une période initiale de trois mois».
Dans une lettre au Conseil, il estime qu’il y a «une chance de progrès» en Syrie bien que la cessation des hostilités soit «clairement incomplète».
«Je souhaite proposer une mission de supervision des Nations unies en Syrie (UNSMIS) pour une période initiale de trois mois», indique M. Ban dans sa lettre dont l’AFP a obtenu copie.
«Je recommande que le Conseil autorise cette mission», ajoute M. Ban, qui décidera du déploiement progressif de la mission en fonction «de la consolidation» du cessez-le-feu.
Cette «mission élargie» comprendra un «déploiement initial de jusqu’à 300 observateurs militaires de l’ONU». Ils «seront déployés progressivement sur une période de plusieurs semaines, dans environ dix endroits dans toute la Syrie» pour contrôler la cessation des hostilités et l’application des autres points du plan de paix du médiateur Kofi Annan. Ils seront accompagnés de conseillers politiques et en matière de droits de l’Homme mais ne seront pas impliqués dans la fourniture d’aide humanitaire.
Pour le moment une mission préliminaire d’une dizaine d’observateurs seulement, pouvant être portée à 30 hommes, est sur place pour prendre des contacts et préparer une mission plus complète, en vertu d’une résolution de l’ONU votée samedi dernier.