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gratuite offre un large éventail de séries courtes
et originales, à même de concurrencer
le géant Netflix dans le futur.
«L’addiction commence ici». C’est par ce message laconique que les nouveaux utilisateurs de BlackPills (pilules noires, en français), entament leur exploration d’une application larguée dans la sphère des services de streaming vidéo le 5 mai 2017 en France. L’objectif affiché est de rendre accrocs la cible, à savoir les moins de 30 ans. Pour y arriver, les formats courts ont été privilégiés. Ainsi, BlackPills propose des séries ne dépassant jamais les dix épisodes, dont la durée est comprise entre 6 à 15 minutes chacun, afin que ces derniers soient grignotés où l’on veut et quand on veut sur son smartphone, l’application n’étant disponible que sur iOS ou Android.
Autres techniques d’accroche, BlackPills n’hésite pas à tutoyer ses utilisateurs. Aussi, après un accès au service fichtrement facile, puisqu’il suffit de donner son numéro de mobile pour s’y inscrire, le nouvel utilisateur est d’emblée accueilli par une animation épileptique, symbolisant à la fois, les différents thèmes traités par les séries et l’abondance du contenu.
Fluide et pratique, cette description de l’interface colle parfaitement à son aspect épuré, qui est tout sauf encombré par une pléthore de réglages inutiles. La consommation est pareillement un atout indéniable. En optant pour une qualité de vidéo moyenne, 1GO permettra de consommer pas moins de deux heures de stream ou une heure pour une qualité supérieure. Evidemment, les langues de la version audio sont multiples à l’instar des sous-titres.
Outre les notifications censées avertir l’utilisateur de l’arrivée de nouveaux épisodes, BlackPills a poussé l’analogie avec Netflix jusqu’à lui piquer quelques fonctionnalités. D’abord, l’accès est accordé à l’intégralité de la plupart des séries pour faire du bingewatching ou visionnage boulimique et en rafale. Aussi, est-il question de reprendre la lecture exactement à l’endroit où l’utilisateur s’est arrêté, quel que soit l’appareil utilisé, mais encore le lancement automatique de l’épisode suivant.
Par contre, télécharger les épisodes pour les regarder en mode off line n’est pas dans les cordes de l’appli. Et ce n’est que le premier des nombreux reproches que l’on peut lui adresser.
L’un de ses principaux points noirs est l’inégalité qui caractérise la qualité des séries. Autant le niveau d’originalité et de production de certaines en termes de lumière, décors, vaut celui d'un long métrage, notamment avec la présence de plusieurs têtes d’affiche, telles que Zoe Cassavetes ou Louis Leterrier à la réalisation, Simon Abkarian à la distribution, le parrainage de Luc Besson à l’écriture et Renaud Le Van Kim à la production, d’autres quant à elles ne vont sûrement pas rester dans les annales de l’industrie cinématographique, tant elles sentent le formatage à plein nez, en alignant sans vergogne des clichés.
En dépit de ces quelques couacs, Patrick Holzman (AlloCiné, Canal +) et Daniel Marhely (Deezer), les créateurs, ont eu le nez fin, car mue par sa gratuité, l’application a de fortes chances de conquérir et de capter une audience jeune, difficile à fidéliser ; pour s’en persuader, il suffit de sonder les chaînes de télévision qui ont longtemps pourchassé cet objectif sans y parvenir. Bref, avec l’évolution que connaît le mode de consommation actuel, BlackPills devra monter en puissance dans un temps aussi court que les programmes qu’elle propose.