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Le milliardaire Bidzina Ivanichvili tire discrètement les ficelles du pouvoir en Géorgie depuis une décennie, entretenant le mystère sur ses intentions dans ce pays du Caucase tiraillé entre la Russie et l'UE, à quelques jours d'élections législatives cruciales.
M. Ivanichvili, aujourd'hui âgé de 68 ans, disait alors vouloir que la Géorgie reste sur la voie de l'Europe et de la démocratie.
Mais une décennie plus tard, l'Union européenne et les Etats-Unis s'inquiètent de voir le pays s'enfoncer dans une dérive autoritaire et s'inspirer de la Russie de Vladimir Poutine.
L'introduction par Tbilissi d'une loi sur "l'influence étrangère", un texte vu comme une copie d'une législation russe répressive, a ainsi été qualifié par Bruxelles d'obstacle à l'intégration européenne de la Géorgie.
Cette législation, dont l'adoption a suscité d'importantes manifestations, est perçue comme un stratagème de M. Ivanichvili pour assoir le contrôle de son camp sur la société civile.
Le Parlement européen a d'ailleurs exigé que des sanctions soient prises à l'encontre du milliardaire.
Bidzina Ivanichvili, désormais président honoraire du Rêve géorgien, est plus globalement accusé par ses détracteurs d'accaparer le pouvoir en nommant ses proches à des postes-clés de l'administration.
Le parti, "sous le règne informel de M. Ivanichvili, a réussi à s'emparer progressivement de toutes les branches du pouvoir et des institutions indépendantes du pays", estime la branche géorgienne de l'ONG Transparency International.
"Cet arrangement permet à Ivanichvili de jouir d'un pouvoir quasi absolu", ajoute l'organisation.
En décembre 2023, depuis sa prison, l'opposant Mikheïl Saakachvili, qui au pouvoir de 2004-2013 a rompu radicalement avec l'influence russe, assurait à l'AFP que "toutes les institutions de l'État sont contrôlées par (M. Ivanichvili) et influencées par la Russie à travers lui".
La Russie, Bidzina Ivanichvili la connaît bien: il y a étudié et fait fortune dans le chaos des années 90, s'échappant de la campagne géorgienne pauvre où il était né à l'époque de l'URSS.
Mais c'est plus récemment, à mesure que les critiques occidentales s'intensifiaient, qu'il a commencé à reprendre les éléments de langage du Kremlin.
Il a ainsi imputé aux Occidentaux la responsabilité des invasions russes de la Géorgie en 2008 et de l'Ukraine en 2014 puis, à grande échelle, en 2022. Il a qualifié l'Occident de "parti mondial de la guerre" et la Géorgie de victime, traitée comme de la "chair à canon".
A l'approche des législatives, il a martelé cet argumentaire : "Le 26 octobre, nous devrons à nouveau sauver le pays et choisir entre l'esclavage et la liberté, la soumission aux puissances étrangères et la souveraineté, la guerre et la paix".
De récents sondages indiquent toutefois qu'une alliance d'opposition pourrait rassembler assez de voix pour vaincre le Rêve géorgien.
Ces détracteurs tentent aussi de tourner en ridicule le sexagénaire aux cheveux poivre et sel. Sur les réseaux sociaux, des moqueries ont par exemple pointé les applaudissements enregistrés qui accompagnaient ses discours, ou encore ses apparitions derrière une vitre pare-balles.
Rentré en Géorgie au début des années 2000, M. Ivanichvili avait débarqué sur la scène politique au début des années 2010, fort d'une aura de mécène.
Sa fortune, répartie dans un réseau complexe de sociétés, charrie son lot de soupçons. Son fond d'investissements est enregistré au Luxembourg et gère en Géorgie des centres commerciaux et des hôtels de luxe.
En 2018, son organisation caritative, "Cartu", avait été accusée d'avoir acheté des voix lors de l'élection présidentielle, en promettant d'effacer les dettes bancaires de 600.000 électeurs.
En attendant, Ivanichvili vit dans un somptueux manoir surplombant Tbilissi, où il possède une collection inestimable d'oeuvres d'art, un zoo privé et des baobabs géants importés d'Afrique.
La Russie, Bidzina Ivanichvili la connaît bien: il y a étudié et fait fortune dans le chaos des années 90, s'échappant de la campagne géorgienne pauvre où il était né à l'époque de l'URSSL'homme d'affaires à la fortune estimée à 4,9 milliards de dollars, soit près de 20% du PIB de son pays, évite aujourd'hui la lumière des projecteurs, mais a été Premier ministre de 2012 à 2013, après avoir fondé le parti du Rêve géorgien, toujours au pouvoir.
M. Ivanichvili, aujourd'hui âgé de 68 ans, disait alors vouloir que la Géorgie reste sur la voie de l'Europe et de la démocratie.
Mais une décennie plus tard, l'Union européenne et les Etats-Unis s'inquiètent de voir le pays s'enfoncer dans une dérive autoritaire et s'inspirer de la Russie de Vladimir Poutine.
L'introduction par Tbilissi d'une loi sur "l'influence étrangère", un texte vu comme une copie d'une législation russe répressive, a ainsi été qualifié par Bruxelles d'obstacle à l'intégration européenne de la Géorgie.
Cette législation, dont l'adoption a suscité d'importantes manifestations, est perçue comme un stratagème de M. Ivanichvili pour assoir le contrôle de son camp sur la société civile.
Le Parlement européen a d'ailleurs exigé que des sanctions soient prises à l'encontre du milliardaire.
Bidzina Ivanichvili, désormais président honoraire du Rêve géorgien, est plus globalement accusé par ses détracteurs d'accaparer le pouvoir en nommant ses proches à des postes-clés de l'administration.
Le parti, "sous le règne informel de M. Ivanichvili, a réussi à s'emparer progressivement de toutes les branches du pouvoir et des institutions indépendantes du pays", estime la branche géorgienne de l'ONG Transparency International.
"Cet arrangement permet à Ivanichvili de jouir d'un pouvoir quasi absolu", ajoute l'organisation.
En décembre 2023, depuis sa prison, l'opposant Mikheïl Saakachvili, qui au pouvoir de 2004-2013 a rompu radicalement avec l'influence russe, assurait à l'AFP que "toutes les institutions de l'État sont contrôlées par (M. Ivanichvili) et influencées par la Russie à travers lui".
La Russie, Bidzina Ivanichvili la connaît bien: il y a étudié et fait fortune dans le chaos des années 90, s'échappant de la campagne géorgienne pauvre où il était né à l'époque de l'URSS.
Mais c'est plus récemment, à mesure que les critiques occidentales s'intensifiaient, qu'il a commencé à reprendre les éléments de langage du Kremlin.
Il a ainsi imputé aux Occidentaux la responsabilité des invasions russes de la Géorgie en 2008 et de l'Ukraine en 2014 puis, à grande échelle, en 2022. Il a qualifié l'Occident de "parti mondial de la guerre" et la Géorgie de victime, traitée comme de la "chair à canon".
A l'approche des législatives, il a martelé cet argumentaire : "Le 26 octobre, nous devrons à nouveau sauver le pays et choisir entre l'esclavage et la liberté, la soumission aux puissances étrangères et la souveraineté, la guerre et la paix".
De récents sondages indiquent toutefois qu'une alliance d'opposition pourrait rassembler assez de voix pour vaincre le Rêve géorgien.
Ces détracteurs tentent aussi de tourner en ridicule le sexagénaire aux cheveux poivre et sel. Sur les réseaux sociaux, des moqueries ont par exemple pointé les applaudissements enregistrés qui accompagnaient ses discours, ou encore ses apparitions derrière une vitre pare-balles.
Rentré en Géorgie au début des années 2000, M. Ivanichvili avait débarqué sur la scène politique au début des années 2010, fort d'une aura de mécène.
Sa fortune, répartie dans un réseau complexe de sociétés, charrie son lot de soupçons. Son fond d'investissements est enregistré au Luxembourg et gère en Géorgie des centres commerciaux et des hôtels de luxe.
En 2018, son organisation caritative, "Cartu", avait été accusée d'avoir acheté des voix lors de l'élection présidentielle, en promettant d'effacer les dettes bancaires de 600.000 électeurs.
En attendant, Ivanichvili vit dans un somptueux manoir surplombant Tbilissi, où il possède une collection inestimable d'oeuvres d'art, un zoo privé et des baobabs géants importés d'Afrique.