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L'administration Biden, qui veut réduire la dépendance des Etats-Unis vis-à-vis de l'extérieur, ne cite aucun pays en particulier mais semble cibler la Chine, qui produit notamment l'essentiel des terres rares. Cette mesure s'inscrit dans le sillage d'autres décrets signés pour promouvoir la croissance de l'industrie manufacturière américaine. Des pénuries "inacceptables" d'équipements de protection individuelle avaient affecté l'an passé les travailleurs du secteur de la santé, pourtant en première ligne face à la pandémie de Covid-19, a rappelé Joe Biden.
"Il s'agit de faire en sorte que les Etats-Unis puissent relever tous les défis auxquels ils sont confrontés dans cette nouvelle ère de pandémie, mais aussi dans le domaine de la cybersécurité, de la défense, du changement climatique et bien plus encore", a-t-il commenté. "Et la meilleure façon d'y parvenir est de protéger et de renforcer l'avantage concurrentiel de l'Amérique", a-t-il ajouté, martelant que son administration allait "investir dans l'Amérique". L'administration Biden prend aussi acte du fait que les pénuries récentes de semi-conducteurs se traduisent par des ralentissements dans les usines de fabrication de voitures, ce qui souligne, selon elle, "à quel point les pénuries peuvent nuire aux travailleurs américains". General Motors et Ford ont dû suspendre la production de plusieurs de leurs usines, et prévenu que cela devrait leur coûter plusieurs milliards de dollars.
Selon Arthur Wheaton, enseignant à l'Université Cornell, le risque est que des pénuries affectent l'industrie de la défense, tandis que la crise des semi-conducteurs dans l'automobile pourrait se propager à d'autres secteurs économiques. Concrètement, le décret va permettre de lancer "un examen complet des chaînes d'approvisionnement américaines et ordonne aux ministères et organismes fédéraux d'identifier des moyens de sécuriser les chaînes d'approvisionnement américaines contre un large éventail de risques et de vulnérabilités", selon le document détaillant les mesures.
Le décret prévoit deux étapes. Tout d'abord, dans un délai de 100 jours, quatre produits clésseront passés en revue: les produits pharmaceutiques, lesminéraux critiquesincluant les terres rares, les semi-conducteurs etles batteries à large capacité comme celles utilisées dans les voitures électriques. Puis, au cours d'un examen quise déroulera sur un an, l'administration s'attaquera à six secteurs clés: l'industrie de défense de base, la santé publique, l'information et la communication technologique, l'énergie, le transport, et les chaînes d'approvisionnement des produits agricoles et alimentaires. En d'autres termes, cela pourrait prendre du temps. En outre, l'administration Biden n'a pas avancé de coûts éventuels si elle décidait de rapatrier la production de certains biens essentiels. L'administration de Donald Trump avait, elle, tenté de garantir l'approvisionnement des Etats-Unis en minéraux stratégiques indispensables à tous les équipements électroniques, auxquels la Chine avait menacé de restreindre l'accès dans le contexte de guerre commerciale entre les deux pays. En juin 2019, elle avait ainsi dévoilé un plan d'action identifiant 35 éléments stratégiques dont l'uranium, le titane et les terres rares, pour lesquels les Etats-Unis sont particulièrement dépendants de l'étranger. Dans un rapport, l'administration Trump rappelait alors que pour 14 des 35 matériaux passés en revue, les importations représentent plus de 50% de la consommation annuelle des Etats-Unis. La mise en oeuvre du décret Biden devrait contribuer à "maintenir le leadership technologique américain dans des secteurs-clés", assure la Maison Blanche sans préciser comment y parvenir.