S’il y a un gouvernent qui interdit à tout bout de champ et sans qu’il se soucie d’en donner quelque raison que ce soit, c’est bel et bien celui de Benkirane. Amnesty International et l’AMDH, pour ne citer que ces deux associations, en savent quelque chose.
Le Groupe socialiste à la Chambre des représentants ne pouvait bien évidemment pas rester indifférent à de tels abus. Aussi n’a-t-il pas manqué d’interpeller le chef du gouvernement sur les raisons pouvant justifier ces deux décisions d’interdiction qui s’en étaient suivies pour trop se ressembler.
La première concerne la colonie de vacances que la section Maroc-Amnesty International avait l’habitude d’organiser tous les étés depuis une quinzaine d’années. La seconde a trait à l’AMDH qui ambitionne de réunir des acteurs des droits de l’Homme avec la participation des jeunes du Maroc et de l’étranger.
Par ailleurs, et à l’issue de leur rencontre, la Ligue marocaine des droits de l’Homme et l’AMDH ont, dans un communiqué commun publié en la circonstance, condamné vigoureusement l’interdiction abusive des activités des deux associations et l’ont considérée comme un signe d’autoritarisme, de despotisme et d’arbitraire. Les deux instances réitèrent leur demande au ministre de l’Inférieur à présenter ses excuses publiquement à propos de ses déclarations, jugées irresponsables, au Parlement, accusant les associations de servir des agendas étrangers.
Jugeant ces décisions d’actes graves, la LMDH et l’AMDH exhortent le Conseil national des droits de l’Homme à intervenir et à prendre position sur l’offensive des autorités publiques contre toute action liée aux droits de l’Homme et le dénigrement du rôle des ONG actives dans le domaine. Dans leur communiqué, les deux associations appellent les autorités publiques à revoir leur politique qui perturbe certainement les activités du Forum mondial des droits de l’Homme qui se tiendra en novembre prochain à Marrakech. Et s’interrogent sur l’intérêt de la tenue de ce congrès en l’absence d’une réelle volonté de l’Etat à respecter les droits de l’Homme et à renforcer les libertés publiques.