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En effet, le général José Luis Ortiz-Cañavate a accusé, Camilo Villarino Marzo, chef du cabinet de la ministre des Affaires étrangères, d’avoir donné des instructions pour que le chef des séparatistes, Brahim Ghali, et ses compagnons ne soient pas contrôlés au moment de leur entrée en catimini en Espagne en avril dernier, a rapporté Antena3 hier dans son portail.
Si de tels faits sont avérés, Camilo Villarino Marzo devrait être poursuivi pour prévarication et dissimulation.
L'entrée en Espagne sous une fausse identité algérienne de Brahim Ghali a soulevé de multiples interrogations. La justice espagnole cherche à savoir si le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, est entré de manière illégale en avril dernier avec un faux passeport en Espagne où il a passé un mois et demi dans un hôpital de Logroño.
Selon le journal El Faro de Melilla, l’enquête ne sera pas aussi simple. Le juge Rafael Lasala, de la Cour d'instruction de Saragosse, a demandé à la Guardia civil de l'aéroport militaire des informations concernant cette affaire, et le responsable de la base aérienne de Saragosse, le général José Luis Ortiz-Cañavate, a rempli un questionnaire envoyé par le juge, dans lequel il a déclaré avoir reçu un ordre de l’état-major de l'armée de l’air pour que les occupants de l'avion algérien à bord duquel Ghali est arrivé en Espagne le 18 avril ne soient pas contrôlés.
Dans un article mis en ligne sur son portail, hier 9 juillet, El Faro de Melilla a fait grief au gouvernement sur un ton acerbe. «Comme vous le voyez, il y a eu des entrées irrégulières sur notre territoire. Si en Espagne, la loi est la même pour tout le monde, pourquoi Ghali a-t-il pu entrer dans ce pays sans passer par le contrôle des passeports et non pas les autres migrants? Je crains que le gouvernement de Pedro Sánchez et Yolanda Díaz manque d'arguments pour expliquer l'arbitraire qui caractérise l’application des lois. Ces gens-là agissent toujours comme si l'Espagne était leur ferme. L'Etat enfreint les lois de l'Etat».
Il y a quelques jours, des médias espagnols avaient fait part de la teneur du rapport du général José Luis Ortiz-Cañavate adressé au juge du tribunal qui enquête sur l’entrée de Brahim Ghali sur le sol espagnol sous une fausse identité. Dans ce rapport, ledit général a révélé qu’il avait reçu, par téléphone, un ordre émanant de la division des relations internationales de l’armée qui lui a intimé de ne pas soumettre les passagers de l’avion algérien au contrôle des passeports et de la douane. Pour sa part, la justice espagnole lui a demandé de dévoiler le nom du responsable du cabinet de la ministre des Affaires étrangères qui avait demandé à la direction de l’armée de ne pas soumettre l’avion algérien au protocole d’inspection en vigueur.
Il y a lieu de rappeler que l’hospitalisation de Brahim Ghali en catimini en Espagne sans en aviser les autorités marocaines a été l’une des raisons qui ont déclenché une crise majeure entre Rabat et Madrid, et dont les prémices ont eu lieu bien avant l’arrivée de Benbatouche en Espagne. «La crise n’a pas commencé avec l’arrivée en Espagne et ne se terminera pas avec le départ de cette personne. Cela s’explique par le fait qu’elle découle d’une confiance rompue liée à des actes et une attitude que le Maroc a considérée comme étant contraires à l’esprit de partenariat», avait soutenu le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita en juin dernier.
T. Mourad