
L’ancien ministre des Finances âgé de 76 ans a été porté mardi à la tête du gouvernement provisoire au lendemain de la mort de plusieurs dizaines de sympathisants islamistes lors d’affrontements avec l’armée.
Mohamed Elbaradeï, ex-directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et lauréat du prix Nobel de la paix, a quant à lui été nommé vice-président chargé des Affaires étrangères.
Le plan de transition égyptien, prévoyant des pouvoirs étendus pour le nouveau président par intérim et un calendrier pour de nouvelles élections présidentielles, a été rejeté par les partisans du président évincé Mohamed Morsi tout autant que par l’opposition laïque, alors que le nouveau Premier ministre entame ses pourparlers mercredi pour former son gouvernement.
Le Front de salut national (FSN), coalition laïque, a exigé dans un communiqué que des amendements soient apportés à la «déclaration constitutionnelle» proposée par le président par intérim Adly Mansour. Le FSN était dirigé par le prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei jusqu’à sa nomination comme vice-président chargé des relations internationales dans le nouveau gouvernement.
Le mouvement Tamarrod, à l’origine des manifestations de masse ayant abouti à l’éviction du président Morsi, a lui aussi regretté de ne pas avoir été consulté pour l’élaboration du plan de transition et proposé des amendements.
La loi fondamentale amendée devra être validée par référendum avant l’organisation d’élections législatives d’ici au début de 2014.
Ces rejets font suite à l’annonce mardi de la nomination du nouveau Premier ministre, Hazem El Beblaoui, qui devait engager dès mercredi des entretiens pour former un gouvernement de transition. Cet économiste de tendance libérale qui a fait une longue carrière dans des institutions égyptiennes et internationales, a été vice-Premier ministre et ministre des Finances en 2011, pendant la période de transition sous la direction militaire ayant suivi la chute de Hosni Moubarak.
Il aura la lourde tâche de redresser une économie en particulier en proie à la chute du tourisme, à un effondrement des investissements étrangers et à une baisse importante de ses réserves en devises. Les Emirats arabes unis (EAU) et l’Arabie saoudite se sont engagés mardi à fournir une aide financière de huit milliards de dollars (6,25 milliards d’euros) à l’Egypte.