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La zone a beau être la plus sûre de la capitale centrafricaine, la peur reste palpable parmi les déplacés, éparpillés à ciel ouvert ou sous les carcasses d'avions abandonnés sur un terrain dont l'accès est contrôlé par des miliciens chrétiens parfois très jeunes.
Les combattants majoritairement musulmans de la Séléka, qui ont porté Michel Djotodia au pouvoir en mars, se sont rendus coupables de nombreuses exactions ces derniers mois et des milices chrétiennes appelées "anti-balaka" se sont constituées pour leur faire face.
L'offensive que les anti-balakas ont lancée la semaine dernière à Bangui avec l'appui de partisans de François Bozizé, le président déchu, et les représailles qui ont suivi ont fait un demi-millier de morts et plus de 100.000 déplacés, ce qui porte leur nombre à 500.000 à l'échelle nationale depuis que la Séléka a pris les armes.
Les 1.600 hommes de l'opération Sangaris, qui sont épaulés par 3.000 militaires africains, ont entamé lundi le désarmement des milices et deux d'entre eux ont été tués la nuit suivante.
Selon l'état-major, le désarmement touche désormais à sa fin. "Ce que nous constatons, c'est que la grande majorité des groupes armés ont rejoint leur cantonnement, ce qui fait que le nombre d'armes en circulation dans Bangui aujourd'hui a nettement diminué", a déclaré le colonel Gilles Jaron, porte-parole des forces armées françaises, lors d'un point presse à Paris.
"Reste un certain nombre d'individus susceptibles de posséder des armes en les portant ou en les ayant cachées, cela nécessitera du temps pour réussir à trouver ces individus ou à trouver les éventuelles caches d'armes", a poursuivi l'officier, selon lequel le désarmement suis également son cours à Bossangoa, 300 km au nord de Bangui.
Les Etats-Unis, qui ont promis une aide logistique aux troupes françaises et africaines appelées à prendre le relais, ont par ailleurs commencé jeudi à acheminer des troupes burundaises par avion.
Sur le front humanitaire, les ONG craignent une crise de grande ampleur à Bangui. Médecins sans frontières a adressé une lettre ouverte à Valérie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations unies chargée des Affaires humanitaires, pour réclamer davantage de moyens.
Aux crises de paludisme et autres infections respiratoires pourraient s'ajouter bientôt des épidémies dues au manque d'eau, de soins et de moyens, dit-elle, déplorant l'absence totale de sanitaires.
Dans la capitale elle-même, de longues files d'attente se sont formées devant les stations-services qui viennent de rouvrir après plusieurs jours d'inactivité, mais les appels à la retenue lancés par les dignitaires chrétiens et musulmans n'ont, semble-t-il, pas dissipé les tensions. Dans le quartier de Combattant, le siège de l'Association nationale des éleveurs centrafricains, symbole d'une communauté musulmane souvent assimilée au pastoralisme, a été détruit.