
Cet assaut intervient environ un an après des attaques d'insurgés contre deux prisons, celle de Taji et celle d'Abou Ghraib (ouest), qui avait fait 20 morts parmi les membres des forces de sécurité. Quelque 500 prisonniers d'Abou Ghraib avaient pu s'évader à la faveur de cette attaque qui a eu lieu quelques heures avant une réunion prévue entre le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et le Premier ministre Nouri al-Maliki dans un effort conjoint pour susciter une mobilisation internationale contre l'offensive insurgée, et la formation d’un gouvernement d’union nationale.
La formation de ce dernier est nécessaire en Irak pour surmonter la menace d'une division confessionnelle et ethnique du pays, a affirmé jeudi à Bagdad le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "L'Irak est face à une menace existentielle mais elle peut être surmontée avec la formation d'un véritable gouvernement d'union", a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Nouri al-Maliki.
Alors que des insurgés sunnites se sont emparés de vastes pans de territoires et que les Kurdes parlent de plus en plus de sécession, de profondes divisions rendent laborieux le processus de renouvellement des instances dirigeantes du pays après les élections législatives du 30 avril. La coalition chiite de M. Maliki est arrivée en tête du scrutin, mais sans majorité claire, et les appels se multiplient en Irak comme à l'étranger pour tenter de pousser le Premier ministre, vivement critiqué, à céder sa place.
Après l'élection d'un président du Parlement - le sunnite Salim al-Joubouri -, l'heure est au choix d'un président de la République, un poste traditionnellement révolu à un Kurde. Celui-ci devra alors désigner un Premier ministre. Mercredi soir, les principaux groupes kurdes se sont accordés sur la désignation de leur candidat en la personne de Fouad Massoum, un vétéran de la politique irakienne.